Sportives. Gay Games 1986, San Francisco

Synopsis

« Dans les années 1980, j’aime à la fois le sport et le cinéma. 
Ancienne basketteuse, j’ai envie de m’intéresser à la représentation du corps des femmes et des sportives en particulier. De représenter, donner à voir des images non sexistes, de regarder des corps, libérés des injonctions faites aux femmes depuis l’enfance.
Je décide d’aller trouver ces images pendant les Gay Games de San Francisco en 1986. Pour y regarder des lesbiennes, pour y trouver des individues ensemble, réunies, complices, se mettant en scène dans un environnement choisi et sécurisant, libéré des environnements et des regards toxiques et discriminants. Pour ne pas filmer le sport comme compétition mais comme complicités, soutiens, et tendresses.
Politiser le corps des sportives, le penser comme champ social et militant n’est pas encore d’actualité au sein des mouvements militants féministes et lesbiennes dans les années 1970/1980. 
Il va donc s’agir pour moi de donner le temps de regarder, de désirer, de constater. De voir et d’être vues. De faire narration et cinéma. 
Il va être question d’être, filmeuses et filmées, embarquées ensemble dans la construction d’une identité ». 
Carole Vidal

Cinéarchiveuse et réalisatrice militante, Carole Vidal, née en 1959, a consacré une grande partie de sa vie à documenter et conserver les traces des cultures lesbiennes et féministes.
En 1979, après une formation à la vidéo légère, elle réalise avec trois amies le film Huit pieds de narcisse dans un champ de caméra.  Elle filme en 1986 des sportives lors des Gay Games à San Francisco. Ses rushes sont la matière première du ciné-concert proposé pendant cette 46e édition du FIFF.
En 1990, elle réalise un documentaire autour des mobilisations féministes contre la première guerre du Golfe, Féministes insoumises (2012).
Depuis, inlassablement, elle capte en vidéo manifestations, colloques, rencontres littéraires, événements féministes afin de continuer à archiver une histoire populaire des lesbiennes et des femmes en lutte. 

Chanteuse et guitariste de formation, Camille Riey se familiarise avec la composition de musique de film pendant son Master de Musiques Appliquées aux Arts Visuels de l’Université Lyon 2. Depuis, elle travaille sur de multiples projets de courts et longs métrages diffusés sur des plateformes ou en festival (New York International Film Festival, Short Film Corner, Jeunesse Tout Court…). En 2021 elle obtient le prix du public jeune lors du concours de musique de film Musique en courts et est actuellement nominée au festival international Music&Cinema de Marseille pour sa bande originale sur le court métrage d’animation Papa Bouteille. Camille construit un univers hybride où se rencontrent instruments symphoniques, percussions, nappes électroniques et voix. Pour le projet Sportives, elle livre une composition de 30 minutes entièrement électronique aux inspirations multiples qui rendra hommage aux corps en mouvement à l’écran. 

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