Depuis 45 ans, le Festival International de Films de Femmes de Créteil montre la révolution féminine en 24 images par seconde. Lieu de rencontres professionnelles, de réflexion, d’élaboration et de production de projets, témoin de débats historiques, attentif aux engagements artistiques, politiques et sociaux des femmes sur tous les continents, le Festival est un laboratoire d’idées.
Pour cette édition anniversaire, le Festival souhaitait partager avec le public son parcours historique en valorisant ses fonds d’archives, et propose une section qui reflète l’identité même du Festival, un florilège de 45 films puisés dans son matrimoine, choisis par l’équipe de programmation et par le public via un formulaire participatif : 45 ans / 45 films.
Toutes les éditions Répertoire
Le public a choisi via un formulaire participatif de montrer ce drame fascinant réalisé par l’une des meilleures réalisatrices du Canada. Gagnant de deux prix Génie et du prix du Meilleur long métrage canadien du Festival international du film de Toronto, ce film intimiste et chargé d’émotions est tout simplement envoutant.
La Femme de l’hôtel (A Woman in Transit) de Léa Pool, film canadien de 1993.
« Un public au coeur battant
Notre histoire avec Léa Pool commence en ’79-’80, quand on a découvert son premier film Strass Café qui a déclenché un phénomène de groupies. Le public a tout de suite élu Léa comme la réalisatrice du Festival. Elle devenait emblématique de ce qu’on cherchait comme trace dans un cinéma nouveau. Strass Café, dans le dossier de presse de l’époque, elle le définissait comme « un lieu qui m’habite plutôt qu’un réel lieu ». Elle disait « Ni Québec, ni Suisse. C’est plutôt un lieu imaginaire ».
La Femme de l’Hôtel sera donc le moment de retrouver celles et ceux qui au fil des années ont constitué ce merveilleux public du festival dont Virginie Despentes fait l’éloge dans son dernier ouvrage : « ce public féminin enthousiaste, généreux, bien mieux renseigné sur mon parcours que la plupart des critiques et en mesure d’élaborer sur mon travail des théories éblouissantes et tout à fait inédites. »
Bienvenue au public du 45 ème festival et merci pour son soutien indéfectible. »
Ghaiss Jasser, Présidente et Jackie Buet Directrice.
La Femme de l’hôtel | Prix du Public FIFF 1985
Anne Trister | Prix du Public FIFF 1986
À nos 20 ans | Prix du Public FIFF 1998
La réalisatrice américaine Lizzie Borden, née en 1958 à Detroit, dresse, dans son premier long métrage Regrouping, le portrait expérimental d’un collectif d’entraide lesbien au bord de la fracture. Mais on la connaît surtout pour Born in Flames, son film culte de science-fiction féministe qui continue, encore et toujours, d’inspirer par sa politique radicale et sans compromis. A sa suite, elle réalise Working Girls, fiction documentaire en immersion dans une journée de la vie de travailleuses du sexe de la 24e rue à New York.
Lizzie Borden sera présente au festival.
Ses trois films, Regrouping (numérisé en 2022 et donc enfin visible) Born in flames (restauré en 2016) et Working Girls (restauré en 2021) sont présentés ensemble, formant ce qu’il faut désormais appeler « la trilogie des féminismes new-yorkais », une plongée passionnante dans les années 80.
A lire : Entretien – Lizzie Borden, films de flammes, publié le 13 décembre 2022 par Daniella Shreir dans Les Cahiers du Cinéma
Cinéaste voyageuse et polyglotte qui vit en France, Margarethe von Trotta est née à Berlin en 1942. A vingt ans, elle découvre le cinéma d’auteur à Paris, puis commence une carrière de comédienne au cœur du nouveau cinéma allemand. Actrice fétiche de Rainer Werner Fassbinder, elle collabore à plusieurs reprises avec Volker Schlöndorff, qui deviendra son mari, comme comédienne, puis scénariste (Le Coup de grâce, 1976). En 1975, elle cosigne avec lui L’Honneur perdu de Katharina Blum, avant de trouver la confiance d’un producteur qui lui permette de passer seule derrière la caméra. En 1981, Les années de plomb remporte le Lion d’or à Venise, faisant d’elle la première femme cinéaste à remporter ce prix. En 1986, Barbara Sukowa reçoit le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour son interprétation de Rosa Luxemburg. Figure majeure du cinéma allemand contemporain, Margarethe von Trotta n’a cessé d’éveiller nos consciences par ses films. Son cinéma est celui d’une exploratrice de la conscience allemande, d’une observatrice sans concession ; les questions politiques liées à l’Histoire et les portraits de femmes fortes, non conformistes, sont une constante dans son œuvre.
Margarethe von Trotta sera présente au festival (sous réserve).
Avec elle, le FIFF a parcouru un long chemin, et il nous a semblé évident de profiter de la restauration récente de quatre de ses films par Splendor films pour lui rendre hommage à l’occasion de cette édition anniversaire, avec trois films qui seront projetés au Cinéma La Lucarne.
#onglet-four span { clear:none !important }
Afin de retracer une Histoire mémorielle du Festival, le parcours se poursuivra au-delà des dates du festival, en collaboration avec les CIP (Cinémas Indépendants Parisiens), dans des salles en régions et dans les DROM-COM.
Durant tout le mois d’avril, une dizaine de films issus du parcours 45 ans / 45 films seront accessibles sur la plateforme Festival Scope, offrant ainsi au plus grand nombre la possibilité de découvrir une sélection de films en ligne.