Née en Roumanie en 1934, Kira Mouratova entre au VGIK de Moscou (Institut d’études cinématographiques de Moscou) où elle est l’élève de Serguei Guerassimov.
En 1961, elle réalise son premier court métrage avec son mari Alexandre Mouratov, Au bord du ravin abrupt. En 1964, toujours à deux, ils réalisent un long métrage, Notre pain honnête. Et en 1967, elle est seule, pour réaliser Brèves rencontres. Le film reçoit un accueil froid et sévère de la part des autorités. Deux ans après, elle réalise Longs adieux, un film remarquable dans sa construction et son interprétation. Là aussi le film est mal reçu et mis au placard. Cinq années d’inactivité forcée suivent puis on lui propose de tourner En découvrant le vaste monde. Le film se présente comme une sorte de poème symphonique, à la structure inhabituelle et superbe. De nouveau l’accueil est hostile et le film subira des coupures. De même en 1983, pour Parmi les pierres grises, tourné à Odessa. Le film subit de telles coupes que Mouratova retire son nom du générique.
Les premiers longs métrages de la cinéaste n’ont été découverts qu’avec la Perestroïka (1986), vingt ans après leur réalisation. Mais il a suffi de ces quelques films pour qu’apparaisse une œuvre cinématographique, personnelle et originale, authentique et mystérieuse semblable et dissemblable à ce qui entoure chacun de nous dans la réalité.
En 1988, le Festival de Créteil présente en sa présence une rétrospective de son travail intitulée : Kira Mouratova… La fin d’un long silence.
Extrait du catalogue du Festival Films de Femmes de Créteil, 1988
Pages du catalogue 1988 dédiées à la rétrospective de l’œuvre de Kira Mouratova :
Cinéma 87
Kira Mouratova ou l’insoutenable lucidité de l’être. Françoise Navailh, 9 mars 1988
La Croix
L’Inquiétude des cinéastes de l’Est. Jeanine Baron, 24 février 1990
Evènement du jeudi
« Depuis Gortbachev, je peux enfin tourner ou je veux, quand je veux ». Michel Boujut, 24 mars 1988 Figaroscope
Annonce de la rétrospective. 9 mars 1988
L’Humanité
Elle a plié sans rompre. Rencontre avec la cinéaste à Créteil. Jean Roy, 25 mars 1988
Le Monde
Kira Mouratova, l’inexplicable. Nicole Zand, 8 avril 1988
Les Nouvelles du Val-de-Marne
Kira ou l’art d’aimer. Laurent Sapir, 1 avril 1988
RévoluSon
Kira Mouratova, autoportrait. Luce Vigo, 25 mars 1988
Rouge
Le Cadeau de la fée Glasnost. Noémie Mas, 10 mars 1988