Du 10 au 19 mars 2017
39ème édition
Nourrissant sa force en profondeur et construisant ses légendes, le cinéma des femmes apparaît avec le temps comme autant de vagues successives venues bousculer les repères bien établis. Pour ses 39 ans et dans la perspective de fêter ses 40 ans en 2018, le FIFF maintient son cap historique, surfe sur la vague de l’indépendance, étend le domaine de la lutte en s’associant aux salles indépendantes parisiennes et en réalisant pour la première fois, un partenariat essentiel avec la Cinémathèque française. Créteil est dans le Grand Paris et notre festival porte fièrement le projet de maintenir une manifestation digne de cette évolution territoriale.
Cette année la compétition nous entraîne, motion et émotion mêlées, dans des eaux tumultueuses. Les réalisatrices nous apportent des nouvelles du monde, celles qui ne franchissent pas toujours les murs d’interdits mais se faufilent dans les failles. Avec elles, nous ne laisserons pas plus longtemps les images brûler nos rétines et retrouverons la vue, en faisant le choix de l’intelligence, de la connaissance. En rendant hommage à Dorothy ARZNER, pionnière américaine réussissant la transition du muet au parlant, révélant Katherine Hepburn, avec Danièle DARRIEUX, immense actrice française, passant de la comédie musicale au drame, du théâtre aux premières séries tv, avec Yannick BELLON, cinéaste engagée dans sa génération, mais aussi productrice et distributrice, nous inscrivons dans l’histoire de notre festival celles qui ont contribué à repeupler autrement nos imaginaires.
Et si nous aimons saluer nos aînées, héroïnes turbulentes du cinéma classique, nous sommes depuis toujours en éveil et tournées vers l’horizon où apparaissent les démarches de jeunes réalisatrices poussées par une houle différente. Elles sont présentes en compétition et dans la section Liberté(S) de voir qui mettra à l’honneur les photographes et les cheffes opératrices. Leurs regards construisent d’autres visions du monde.
La photographie qui constitue la matière vivante des films, est placée au centre de nos programmes et sa conception par les réalisatrices, les photographes, les directrices de la photo nous livrera certains de ses secrets.
« On n’éclaire pas de la même façon Jeanne Moreau ou Isabelle Huppert, ni même Catherine Deneuve ou Virginie Ledoyen », autant de contraintes créatives dont nous parlera Caroline CHAMPETIER. Certaines visionnaires, comme Nathalie MAGNAN, l’éclaireuse activiste des médias, à qui nous rendons hommage, nous embarquent très loin, sans retour possible, vers le cyberféminisme, tandis que Nathalie RICHARD, à travers son autoportrait, nous entraîne dans la confusion des genres. Elle lira pour nous So Long Luise de Céline Minard construisant, avec son talent si particulier, un fil mystérieux entre le corps, les mots et les images.
Jackie BUET, directrice du Festival
« Nathalie Richard, à travers son autoportrait, nous entraîne dans la confusion des genres. Elle lira pour nous So Long Luise de Céline Minard construisant, avec son talent si particulier, un fil mystérieux entre le corps, les mots et les images. »
« Une chose se révèle de façon éclatante que ce soit sur l’écran ou sur une scène de théâtre : sa science des mots, cette intelligence profonde du sens des mots alliée à un fort instinct. Elle crée une musique unique, sans fioritures qui paradoxalement en soumettant le texte à sa rigueur permet d’en dévoiler le sens et la poésie. Elle est en dehors de toute convention, elle semble connaître celles qu’elle incarne depuis toujours, ça paraît venir de très loin, d’un fond commun à tous les êtres. Nathalie Richard a, comme le disait Max Brod à propos de Kafka, le cœur gai et l’âme triste. »
Marie Vermillard
« Nathalie Richard, à travers son autoportrait, nous entraîne dans la confusion des genres. Elle lira pour nous So Long Luise de Céline Minard construisant, avec son talent si particulier, un fil mystérieux entre le corps, les mots et les images. »
« Une chose se révèle de façon éclatante que ce soit sur l’écran ou sur une scène de théâtre : sa science des mots, cette intelligence profonde du sens des mots alliée à un fort instinct. Elle crée une musique unique, sans fioritures qui paradoxalement en soumettant le texte à sa rigueur permet d’en dévoiler le sens et la poésie. Elle est en dehors de toute convention, elle semble connaître celles qu’elle incarne depuis toujours, ça paraît venir de très loin, d’un fond commun à tous les êtres. Nathalie Richard a, comme le disait Max Brod à propos de Kafka, le cœur gai et l’âme triste. »
Marie Vermillard
La section parallèle dresse chaque année un panorama autour d’un thème cher aux engagements du Festival : après l’environnement (Turbulences) en 2015 et la musique (Itinérances Musicales) en 2016, le Festival consacre cette section 2017 à la photographie : Liberté(s) de voir.
La photographie, présente dans les films de la section, se révèle comme trace ou absence, comme filtre pour questionner l’autre. Un tirage à double exposition où la réalisatrice, souvent photographe, pose aussi la question de celle qui regarde. En 2000, nous rendions déjà hommage aux femmes directrices de la photographie. Pour la première fois, nous projetons ces leçons de cinéma en continu pendant toute la période du Festival.
Cette section parallèle donne lieu à 5 expositions de photographie : Quebrada de Humahuaca de Livia Saavedra ; B.O de Sabracane ; Ludwig Ad L… de Karine Saporta ; Catlin and I de Zanela Muholi ; Canopée et Isométrie de Mathilde Magnée.
Le travail du festival consiste depuis 39 ans à révéler l’œuvre des femmes cinéastes, vidéastes, documentaristes… du monde entier, d’en souligner l’apport original, de créer un espace de mise en valeur de leur travail d’investigation et de critique de la réalité ou de leurs propres créations. Ce qui a suscité notre intérêt particulier pour le travail de Dorothy Arzner et ce, dès 1986, c’est qu’il interroge fondamentalement l’identité, le sens de la vie et nos perceptions, à travers des fictions dont le happy end reste incertain et posé comme une interrogation ouverte. Et où les femmes habitent des rôles courageux et exposés aux luttes de classe et de genre.
Nathalie Magnan est une théoricienne et activiste des médias. Elle a enseigné à l’université en France et à l’étranger. Elle était professeure à l’école nationale supérieure d’art de Bourges. Elle a traduit plusieurs textes majeurs sur la vidéo et l’art en réseau ainsi que ceux de Donna Haraway dont elle a introduit la pensée en France. Ses films ont été réalisés aux Etats-Unis pour des télévisions d’accès public, en France pour Canal+ notamment. Son œuvre, nourrie de cyberculture, intégrant le cyberféminisme, reste celle d’une éclaireuse. Récemment disparue, elle sera à l’honneur de notre festival. Nous lui rendons hommage et contribuons à la sauvegarde de son travail, à la protection de ses œuvres et de sa mémoire, en favorisant la numérisation de leurs supports encore épars et variés.
Il n’y a pas de fumée sans feu | FR. | 1996 | 27’
Un homme sur deux est une femme | FR. | 1996 | 5’
Lesborama | FR. | 1995 | 30’
Internautes | FR. | 1995 | 13’
D’autres films sont disponibles à l’espace IRiS pendant toute la durée du festival : L’Éprouvante éprouvette / Donna Haraway Reads the National Geographics of Primates / The Gringo in Mañanaland (co-réalisé avec Dee Dee Halleck) / Avez- vous vu la guerre ?
69 sec de Laura Nicolas (Belgique | 2016 | animation | 2’)
Dans un carré un couple s’imbrique et se remodule comme un jeu de puzzle.
Shamanic Killer de Catherine Corringer (France | 2016 | fiction | 20’)
Gabriel, 17 ans, se réveille allongé sur le sol, entouré des cadavres de ses camarades de classe.
Sorcière queer de Camille Ducellier (France | 2015 | documentaire | 12’)
Portrait d’un monstre à deux têtes. Épisode 1 de la série Salvia.
Cosmic ass de Marilou Poncin (France | 2015 | documentaire | 15’)
L’artiste Fannie Sosa analyse la pratique du Twerk, en abordant l’aspect féministe de cette pratique.
Born in flames, de Lizzie Borden (États Unis | 1983 | fiction | 1h20) – Voir la fiche film
Lipstick Under My Burkha (लिपस्टिक अंडर माय बुरखा), Alankrita Shrivastava अलंकृता श्रीवास्तव (Inde | 2016)
People That Are Not Me (אנשים שהם לא אני), Hadas Ben Aroya הדס בן ארויה(Israël | 2016)
Tales of Two Who Dreamt (Historias de dos que soñaron) , Andrea Bussmann et Nicolás Pereda (Canada, Mexique | 2016)
Ovarian Psycos, Joanna Sokolowski et Kate Trumbull-LaValle (Étas-Unis | 2016)
Park, Sofia Exárchou Σοφία Εξάρχου (Grèce, Pologne | 2016)
Belle de nuit – Grisélidis Réal, autoportraits, Marie-Ève de Grave (Belgique | 2016)
Noyade interdite, Mélanie Laleu (France | 2016)
Sámi Blood (Sameblod), Amanda Kernell (Suède, Danemark, Norvège | 2016)
L’École de la vie (Los Niños) de Maite Alberdi Soto(Chili, France, Pays Bas | 2016)
A Night in Tokoriki (O noapte in Tokoriki), Roxana Stroe (Roumanie | 2016)
Lady Frutti, Chloé Fabre (France | 2016)
Renard (Αλεπού), Jacqueline Lentzou Ζακλίν Λέντζου(Grèce | 2016)
Sparte, Noëmie Nicolas (Belgique, France | 2016)
Les Hommes meurent aussi la nuit, Laure–Amélie Vilanova
La Fille aux crayons, Jean-Claude Kagan
Aux pantoufles de verre, Dominique Alzerat
Pascal Cervo débute sa carrière cinématographique dans le rôle de l’inoubliable héros juvénile des Amoureux (1994) de Catherine Corsini. Puis il tourne dans les lms de Pierre Léon, Laurent Achard, Gaël Morel, Paul Vecchiali, Valérie Mrejen et passe également sur les planches en travaillant avec Maurice Bénichou sans négliger le format télévisuel et le format court. En 2008, il réalise Valérie n’est plus ici, court métrage primé au festival Côté Court de Pantin. Il est actuellement à l’af che de Jour de France de Jérôme Reybaud.
Après ses études à l’ESRA, Etienne Labroue travaille pour différentes productions avant de collaborer avec Canal + de façon régulière (Cyberculture, Mickro Ciné, Groland, Mensomadaire, Les Guignols). Parallèlement, il réalise des clips, pubs et documentaires d’archives. En 2012, il signe le documentaire Banzaï et coréalise en 2013 un film sur Régine. En 2016, il réalise L’Élan, son premier long métrage de fiction, en salle actuellement. Bassiste, il se produit régulièrement sur scène avec différentes formations.
Après des études littéraires et artistiques (théâtre et musique), Stéphanie Fromentin enchaine avec Radio Bleue puis France Culture (avec Antoine Spire) et France Inter avec des reportages culturels et enfin produit ses propres émissions (Lever de rideau – l’espace francophone). Depuis 2012, elle anime l’antenne de FIP et contribue à Mediapart en tant
que bloggeuse théâtre et cinéma. Elle enseigne l’écriture audio-visuelle pour des formations INA depuis cette année et joue la miss météo sur France Inter chez Patrick Cohen.
Chef monteuse, Catherine Renault fait ses premiers pas dans le montage sur Angela Davis, l’enchainement de Jean Daniel Simon (1977). En 1982, Jean Pierre Mocky l’invite à s’installer derrière la moviola pour le montage du film Y a-t-il un français dans la salle ? et en 1885, elle monte 3 hommes et un couffin de Coline Serreau. C’est le début d’une longue collaboration qui s’affirme de film en film. Même connivence avec Étienne Chatilliez. En 1987, elle part à Cuba, pour l’ouverture de EICTV (École de cinéma de San Antonio de Los Banos).
Après avoir suivi une formation en Réalisation à La Fémis, Anne Villacèque réalise des documentaires dont 3 histoires d’amour de Vanessa, Les Infortunes de la vertu et Nezha la bonne, avant de se consacrer à la fiction. Son premier long-métrage, Petite Chérie est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Cannes 2000. Depuis, elle a réalisé Riviera, E-love, Week-ends et Deux, une fiction pour Arte, adaptée d’un roman d’Irène Némirovsky. La plupart de ses films parlent du couple, mais aussi de nos rêves brisés.
Frédérique Berthet est Maître de conférences habilitée en études cinématographiques à l’Université Paris Diderot, et membre de la Commission de recherche historique de la Cinémathèque Française. Ses travaux portent sur les modes de production de l’indépendance (catalogues d’Anatole et Pascale Dauman), l’écriture de l’histoire à partir de l’écoute des « vies minuscules », la collecte de sources orales auprès de « femmes silencieuses » et les bouleversements de la représentation du temps par les témoins filmés.
Après des études à Vaugirard, Jacques Bouquin rejoint L’ORTF puis L’INA. Il travaille comme chef opérateur sur des séries puis comme directeur de la photo avec Raoul Ruiz, Claude Régy, Benoît Jacquot, Pierre Beuchot, Manoel de Olivera. Il participe à de nombreux documentaires de création (Simone Bitton, Rithy Panh, Patricio Guzmàn,), à des films d’auteurs (Edgardo Cozarinski, Stéphane Giusti…) et des films Fonds Sud (Sudir Mishra, Jocelyne Saab, Ghassan Salahb, Ramadan Soleman).
Née en 1963, Brigitte Chevet est l’auteure de documentaires pour la télévision, notamment liés aux questions d’écologie et de l’histoire des femmes. Ses réalisations Avec mes quelques rides, Odette du Puigaudeau, Jupe ou pantalon ? ou encore Des Femmes au volant sont entrelacées de films d’investigation qui prennent tous le pouls de cette vieille planète comme Terre d’amiante ou encore Brennilis, la centrale qui ne voulait pas s’éteindre. Elle est administratrice de la Scam depuis 2015.
Né à Casablanca en 1970, réalisateur et chef-opérateur diplômé de l’école Louis-Lumière, Hicham Falah est l’auteur des deux films courts L’Attention et Balcon Atlantico et de nombreux documentaires qui posent un regard décalé sur les coulisses de la vie politique française. En parallèle, il poursuit des activités de production. Depuis 2011, il est le délégué général du Festival International de Film Documentaire à Agadir (FIDADOC) et le directeur artistique du Festival International du Film de Femmes de Salé.
Christophe Loizillon réalise des films sur des artistes contemporains Roman Opalka (1986), François Morellet (1990), Eugène Leroy (1995), puis deux longs métrages Le Silence de Rak (1996) et Ma caméra et moi (2002). Son travail cinématographique explore le corps humain et nos relations avec le monde (animal, végétal, minéral) à la frontière du documentaire, de la fiction et des arts plastiques. Narratifs ou non narratifs, en plans séquences, ses films sont le plus souvent en format court métrage.