3e rencontre du Réseau des festivals de femmes
WFFN (Women’s Film Festival Network)
Vendredi 9 avril, 10h00
Maison des Arts de Créteil, lieu dit le bateau lavoire
Le Réseau des festivals de femmes WFFN, réunissant de nombreux festivals d’Europe et du monde, a été fondé à Créteil en 2008 après la disparition de la coordination européenne des festivals.Le réseau se propose d’échanger de programmes de films, de bonnes pratiques et de solutions communes et de fédérer les projets de chaque festival en leur donnant une dimension de diffusion européenne et mondiale.
L’objectif de cette 3e rencontre est de rendre encore plus visible et fort le réseau WFFN et de montrer le travail collectif de collaboration entre nos différents festivals.
Seront présentes :
- Sophie Lin – Women Make Waves – Taipei, Taiwan
- Marie Vermeiren – Elles Tournent – Bruxelles, Belgique
- Irene Jung – Terre des Femmes/Women’s Worlds – Tubingen, Allemagne
- Pilar Koller-Da Rocha et Camila Koller – Corto Helvetico al Femminile – Losone, Suisse
- Sylvie Najosky – Festival Gay et Lesbien Face à Face – Saint-Etienne, France
Le féminisme en Turquie
Connaissance réciproque et construction d’une collaboration : le féminisme en Turquie et en France
Samedi 3 avril, 14h00
Cette table ronde abordera les spécificités du féminisme turc, son historique, ses grands moments et sa réception par les institutions politiques.
Introduction
- Hülya UÄŸur Tanrıöver (militante féministe et professeure d’études cinématographiques, Université Galatasaray, Istanbul)
- Ghaïss Jasser, présidente du Festival de Films de Femmes de Créteil et militante féministe
avec
- Stella Ovadia (militante féministe turque)
- Sirin Tekeli (militante féministe et essayiste turque)
Forum 20 ans d’Act Up-Paris
Mercredi 7 avril, 18h30 – MAC Piscine
En partenariat avec ARTE actions culturelles
Avec le soutien du Centre National de la Cinématographie
Vaincre le sida n’est pas du seul ressort de la médecine : cela dépend avant tout de la volonté de celles et ceux qui font, en France et dans le monde, les politiques de santé.
Act Up-Paris est une association de lutte contre le sida. Issue de la communauté homosexuelle elle rassemble des personnes séropositives, des militantes concernées par la maladie, des hommes, des femmes, trans’, lesbienne, gai, bi, hétéro, pour qui le sida n’est pas une fatalité.
En Afrique : Environ 11 millions d’Africains sont morts du SIDA, ce qui fait en moyenne 2 millions par an ou 6 000 personnes par jour. L’infection se propage à un taux alarmant touchant par jour 10 000 personnes âgés de 15 à 49 ans, principalement des femmes et 2000 enfants de moins de 15 ans, surtout des filles.
Introduction de Stéphane Vambre, président d’Act Up-Paris
Intervenants
François SAUVAGNARGUES, Directeur de l’Unité Fictions, ARTE France
Elisabeth Perez, de CHAZ Prod, productrice silence=mortes
Réalisatrices
Brigitte Sy (Fruits de mer)
Catherine Corsini (La poudre d’escampette)
Christine Dory (Mélo, 14 ans)
Jane Gilloly (Today the Hawk Takes One Chick)
Christa Graf (Memory Books)
Clap sur l’Afrique
LUNDI 5 AVRIL à 16h30 en Petite salle
Le voyage du fauteuil de Marion Stalens2010, fiction, 7mn, FRANCE
Tandis qu’une file d’attente interminable de spectateurs patiente devant le guichet d’entrée, le fauteuil emprunte toutes sortes de moyens de transport pour sillonner les rues de la capitale du Mali et rejoindre le cinéma. Tout est bon : pirogue, voiture, minibus, charrette, dos d’hommes… Une fois le fauteuil arrivé, la première spectatrice entre enfin dans la salle et découvre une surprise…
Mozambique, journal d’une indépendance -Kuxa Kanema- de Margarida Cardoso2003, documentaire, 52mn, PORTUGAL / FRANCE / BELGIQUE
Au lendemain de l’indépendance du Mozambique en 1975, le président Samora a créé un Institut du cinéma (INC) chargé de construire l’image de la jeune république. Mais l’Institut a été partiellement détruit par un incendie en 1991 et les documents visuels – témoins des années de la révolution socialiste – étaient en train de pourrir sur place. Margarida Cardoso a décidé de s’en emparer.
- à 18h00 Forum à l’espace Piscine de la MAC avec :
Bénédicte Dumeige de l’association Des Cinémas pour l’Afrique
Abderrahmane Ahmed Salem, Directeur de la Maison des Cinéastes en Mauritanie
Marion Stalens, réalisatrice du film Le voyage du fauteuil Sophie Marzec, chargée de la distribution à Africadoc
Frieda Ekotto, professeure de théorie du cinéma à l’Université de Michigan, Etats-Unis, et critique cinéma
Catherine Ruelle, journaliste et critique de cinéma à RFI
La difficile survie du cinéma africain En décembre 2008, nous pouvions lire : « Dans les cinquante sept pays qui composent ce continent qui rassemble la deuxième population au monde, on trouve moins de salles et de films produits tous pays réunis, qu’en France. (…) Ainsi, si l’on considère simplement les poids lourds africains que sont l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Egypte, on observe des différences colossales avec les Etats d’Afrique subsaharienne ou avec ceux d’Afrique noire. En termes de productions locales, de moyens mis à disposition ou simplement de filières, les écarts sont abyssaux. Par exemple, si l’Egypte parvenait à produire l’an passé 40 films et les projetait dans son parc de 231 salles, le Maroc pour sa part ne réussissait à en produire que 15 pour un parc estimé à 88 salles. Mais ces données n’ont de sens que si on les compare au Rwanda, à La Sierra Leone ou au Libéria où la production locale voisine le zéro et où le nombre de salles au sens strict n’excède pas davantage. Autre exemple remarquable, l’Afrique du Sud, pays le plus avancé du continent, offre certes 780 salles mais ne parvient localement à ne produire que dix films nationaux, soit 2% de l’ensemble des films à l’affiche sur toute une année. Comparativement à la France où le nombre d’écrans pour la même année se porte à plus de 5300 pour un nombre de films produits supérieur à 160 (…). Le cinéma africain produit dramatiquement peu et lorsque certains de ses pays les plus avancés peuvent l’accueillir ou le subventionner, ils sont systématiquement concurrencés par des cinématographies étrangères et principalement américaine. (…) Il n’y a pas assez de salles et de réseaux de distribution pouvant acheminer et faire projeter des films. Avec en corollaire de cela, une distinction forte entre le cinéma des villes, accaparé souvent par des films étrangers et le cinéma des espaces ruraux – la majorité du continent – où les films sont dépendants et tributaires de projectionnistes itinérants. En effet, l’absence ou la petitesse des structures de distribution africaine pèsent énormément sur le développement du cinéma local. Enfin, à cela, s’ajoute un manque patent d’écoles précieux pour former les réalisateurs, les acteurs et les techniciens et une pénurie de studios dignes de ce nom en dehors du Maroc, de l’Egypte et de l’Afrique du Sud. Mais ce qui s’avère être le souci le plus important du cinéma africain, c’est son absence handicapante de structures de financement et d’aides. (…) Et dans ce triste constat, un autre vide se fait ressentir, l’absence de festivals africains ou de manifestations qui poussent véritablement les films produits et tournés sur le continent. »1.
Moins de deux ans après, en mars 2010, où en est la situation du cinéma africain ? « Paradoxe : alors que la production cinématographique africaine, du nord au sud, de l’est à l’ouest, reste soutenue, que des écoles de cinéma fleurissent sur tous les continents, les salles de projection, elles, disparaissent comme peau de chagrin. « Les salles dédiées au cinéma, en tout cas, dans la forme que nous connaissons en Europe », précise Marion Tessier. Maigre nuance, admet la coordinatrice du festival Plein Sud. La production africaine trouve souvent en Europe une première reconnaissance. « Les projections dans les festivals européens sont souvent un tremplin pour que les films rencontrent leur public dans leur pays d’origine », constate Marc Sauvaget, cheville ouvrière de Ciné Sud (…). A l’instar de la filière cinématographique à l’échelle mondiale, les films africains souffrent d’un mal moderne, le piratage, qui s’ajoute aux difficultés, souvent, à réunir les budgets nécessaires à la production et à la diffusion des films. « D’ailleurs, souvent, les réalisateurs sont en même temps producteurs et diffuseurs. Mais un phénomène se développe, la production de films tournés avec 1 000 à 2 000 dollars [de 760 à 1 500 euros], des budgets très restreints, surtout pour des longs-métrages. Ces films sortent en DVD à des dizaines de milliers d’exemplaires et diffusés auprès du public uniquement par ce biais. Ils contrent le piratage en écoulant l’essentiel des DVD dans les quinze jours qui suivent la sortie », explique Marion Tessier. Le phénomène est notamment très marqué au Nigéria »2.
Des cinémas pour l’Afrique
L’association Des cinémas pour l’Afrique, lancée à l’occasion du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 2009, à l’initiative du cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako (En attendant le bonheur, La vie sur terre, Bamako), a pour mission de soutenir la rénovation des salles de cinéma du continent en les dotant de la technologie numérique permettant ainsi de palier les problèmes actuels de la distribution des films conduisant à la fermeture inexorable des salles de cinéma du continent.
À l’occasion du Festival de Cannes 2009, l’association Des Cinémas pour l’Afrique, a lancé une campagne de souscription auprès de donateurs publics et privés en mettant en vente symboliquement à un prix forfaitaire des fauteuils de cinéma. A cette occasion, la comédienne Juliette Binoche a rejoint l’action de l’association en devenant sa vice-présidente. La première collecte de fonds contribuera à la rénovation du Soudan Ciné à Bamako (Mali), projet pilote de l’association qui doit réimpulser une nouvelle dynamique. Pour cela les 420 fauteuils de ce cinéma devront être vendus.
L’exemple du Far
« Des professionnels de la distribution et de la diffusion cinématographique du Sénégal, du Mali et du Burkina-Faso ont décidé de mettre sur pied un réseau pour booster le cinéma africain »3. Il s’agit du Far, Films Afrique Réseau. « En effet, ce réseau qui existe depuis quelques mois tente de se frayer un chemin dans la scène cinématographique africaine et même internationale. Il cherche à promouvoir le cinéma africain afin d’assurer la pérennité de celui-ci. «La production cinématographique africaine qui risque d’être freinée par une mauvaise distribution causée par la rareté des salles de cinéma préoccupe le Far», c’est ce qu’ont affirmé ses membres, qui expliquent par ailleurs que «c’est cette menace pesante qui a permis au trois pays (Mali, Burkina, Sénégal) de se regrouper afin de lutter plus efficacement pour le développement des productions africaines». »4
Articles cités
1 Guégan, Jean-Baptiste, « le cinéma africain existe-t-il vraiment ? », excessif.com, 23 décembre 2008.
2 Chérel, Ronan, « Grand coup de projecteur sur les courts d’Afrique », Sudouest.com, 26 mars 2010.
3 et 4 Thiam, Coumba, et stagiaire, « Pour la pérennité du cinéma africain », Lequotidiensn – Quotidien national sénégalais, 06 mars 2010.
Pour aller plus loin :liste non exhaustive
Ouaga cinés, documentaire de Gilles Gazaux et Eglantine Chabasseur