Édition 2020

Du 13 au 22 mars 2020

42ème édition

Catalogue

Édito

ÉCOUTEZ-MOI ! MONSIEUR !

 

À temps cruels, réponses émotionnelles et solidaires : 42 ans de présence de notre festival sur le terrain : que du bonheur !

 

Dans cette période de rudesse économique, de délinquance médiatique et de dénonciation des violences, où tout risque d’être bradé pour « plus de com », « plus de rentabilité », « plus d’esbroufe », il convient de rester « mieux humain et proche ». Un contre-courant puissant alimenté par des femmes courageuses remonte le temps et impose sa protestation et sa révolte : non, il n’y avait pas consentement mais soumission façonnée par la peur.

 

Écoutez-les, elles parlent et c’est incontournable.

 

Pourquoi dire qu’elles sont déplacées, qu’elles frisent la délation alors que leur élan vient de loin et qu’il répare les blessures de toutes celles qui, encore, se taisent. Comme le disait Olympe de Gouges, « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ». Trop belle, trop courageuse, trop entière pour son siècle, Olympe de Gouges a été guillotinée le 3 novembre 1793.

 

Cette année sera celui de grands mouvements de révolte des femmes et notamment dans les métiers du cinéma. Le Festival s’en fait l’écho et donne à nouveau toutes ses dimensions, sociales, artistiques et professionnelles au cinéma des réalisatrices du monde entier.

 

Du 13 au 22 mars 2020, le Festival propose, en partenariat avec La Lucarne de Créteil et les 7 Parnassiens de Paris 14éme, ses fondamentaux.

 

Les réalisatrices découvertes viennent d’Europe et de France, d’Afrique et d’Asie, d‘Amérique du Nord et du Canada, du Mexique, d’Israël et d’Iran. Maniant à la fois caméra et analyse politique, elles explorent, les routes clandestines des migrations, le travail mal partagé, mal rétribué, la famille et ses chamboulements, le corps et ses dévoilements, la pollution et les trompes l’œil des nouvelles technologies, la place des femmes et leur reconnaissance. La Scam sera une nouvelle fois, un partenaire exigeant et primordial.

 

Le partenariat avec ARTE mettra en valeur l’engagement des femmes cinéastes et de leurs équipes lors de la table ronde : « Interpréter, produire, réaliser : Les femmes font équipe ».

 

Elles sont présentes à tous les postes comme en témoigne déjà Alice Guy à l’aube du cinéma en 1895 et comme le montre magistralement, cette année notre rétrospective dédiée à Nicole STÉPHANE, qui fut actrice, productrice et réalisatrice.

 

Avec le thème de LA BEAUTÉ, nous abordons de manière vivante la construction des personnages à l’écran, en collaboration avec les collèges et lycées du Val-de-Marne et suivie par le jury France Télévision « Des Images et des Elles » qui attribuera le Prix France TV.

 

Deux actrices sont à l’honneur : Michèle MORGAN dont nous fêtons le centenaire de la naissance autour d’un programme choisi en collaboration avec Geneviève Sellier ; et Aïssa MAÏGA qui a co-écrit Noire n’est pas mon métier pour porter la revendication des actrices de couleur à occuper une juste place dans le cinéma français. Une actrice de talent qui s’épanouit dans la liberté, une icône bien présente. Elle porte le message de la diversité sur la Beauté, renversant les tabous et les stéréotypes. Karine SAPORTA, artiste associée à notre Festival et qui a composé cette belle image acidulée, tissera un fil rouge en proposant des apparitions impromptues sur la Beauté avec ses danseuses au fil de la semaine.

 

D’autres avant elles auront eu ce parcours du métier d’actrice à celui de réalisatrice. Ainsi Ida Lupino décide-t-elle, après une carrière d’actrice, de se lancer dans la réalisation. Elle crée sa société de production et commence à faire des films à petit budget sur des sujets de société. C’est dans cette veine qu’elle réalisa Outrage présenté en clôture du Festival.

 

Cette année la Beauté se décline au pluriel.

 

Bon Festival !

Jackie BUET, Directrice du Festival

Carte blanche à Aïssa Maïga

Aïssa Maïga, un talent qui s’épanouit dans la liberté
Elle sera notre invitée d’honneur et notre icône bien présente.
Elle portera le message de la diversité sur la Beauté et son passage de l’ombre à la lumière,
renversant les tabous et les stéréotypes.

Mardi 17 mars à 21h, Aïssa Maïga présentera le film choisi et porté par elle, JEUNE JULIETTE. Elle présentera également son livre Noire n’est pas mon métier

Noire n’est pas mon métier est un essai collectif initié par l’actrice française Aïssa Maïga et publié aux Éditions du Seuil. Se présentant comme un « livre-manifeste,», il se compose de témoignages et réflexions de seize comédiennes françaises noires ou métisses.

Présentation de son projet de film sur son père.
« Il y a 10 ans lors de notre première rencontre Aïssa disait :
Pour l’instant je suis une actrice qui veut faire un film, je ne suis pas une réalisatrice donc je suis un peu sur la défensive. Ça fait tellement longtemps que j¹écris ce scénario que j’attends de pouvoir enfin en parler, j’attends de pouvoir faire ce film, enfin, j’attends pas, je travaille et j’y travaille. Pour l¹instant je suis une actrice qui veut faire un film. »
Récemment à la radio elle annonce son projet de faire un film en hommage à son père assassiné. »
Nous la soutenons dans cette démarche.

Photo © Livia Saavedra

Jeune Juliette

Compétition internationale

Exigeantes, ouvertes et engagées, les compétitions du festival invitent le public et les jurys à découvrir des films de réalisatrices qui nous donnent des nouvelles du monde entier. Une manière de prendre chaque année la mesure de notre temps et de ses aspirations, à travers des cinématographies diversifiées et résistantes.

À Cœur battant
Eden
Greener Grass
International Falls
La Rivière sans repos
Sister
Tilo Koto
Que l’amour
Numéro 387 – Disparu…
Le Kiosque
In the Name of…
Becoming black
Les Voix du dedans
Grab Them
Chants de gorge à…
The Walking Fish
Some Kind of Bond
Puberty
Int. Anouchka-Nuit
Imbued Life
Exam (امتحان)
Double You Double You

Sections parallèles

Nicole STÉPHANE, actrice, réalisatrice et productrice (1924- 2007).
À la découverte de l’œuvre et de la vie d’une femme engagée dans son temps

« Quelle allure moderne avec sa tignasse brossée à la diable, son regard clair et trouble, son rien de maquillage. Quelle beauté, surtout, à la croisée des genres. »
Gérard Lefort, Libération, 15 mars 2007

Née Nicole de Rothschild en 1924, engagée dans les Forces françaises libres à Londres pendant la guerre, Nicole Stéphane est repérée dans un cours d’art dramatique par Jean-Pierre Melville. Le cinéaste la fait tourner dans son premier film Le Silence de la mer (1947) d’après Vercors, puis dans Les Enfants terribles (1950) d’après Cocteau dans lequel elle joue une Elisabeth absolument stupéfiante. Remarquable dans le rôle de Marie Curie dans Monsieur et Madame Curie de Georges Franju (1953), elle s’éloigne, suite à un accident de voiture, du jeu et se tourne vers la production.

Dès 1962, elle obtient les droits d’adapter sur grand écran l’œuvre majeure de Marcel Proust À la recherche du temps perdu. À l’époque, elle ne voit qu’une seule personne pour mener à bien cette entreprise ambitieuse : Luchino Visconti. Le cinéaste italien, accompagné de sa scénariste Suso Cecchi D’Amico, s’attèle à ce projet ambitieux qu’il abandonnera par la suite.

Toujours en 1962, Nicole Stéphane soutient entre autres Mourir à Madrid de Frédéric Rossif (1962) puis, La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau (1965), Détruire dit-elle de Marguerite Duras (1969) et en 1974 le documentaire Promised Lands tournée en Israël en pleine guerre du Kippour par sa compagne Susan Sontag.

Productrice perspicace, Nicole Stéphane réalise également des courts métrages. En 1993, à près de soixante-dix ans, elle tourne un film court sur Susan Sontag montant du Beckett en plein conflit yougoslave : En attendant Godot.

Femme étonnante et courageuse, elle raconte ses vies à Hélène Delprat dans Je vous écrirai après votre mort/ Nicole Stéphane, displaced person.

Elle décède à Paris en 2007, dans sa quatre-vingt quatrième année.

Sur le site de France Culture : Emission du 17 mai 2018 – Hélène Delprat & Nicole Stéphane
Je vous écrirai après votre mort. Nicole Stéphane, celle que Melville appelle cocote et qui, à 70 ans, part avec Susan Sontag à Sarajevo pour tourner en pleine guerre.

Hélène Delprat chante Nicole Stéphane

Nicole Stéphane – lorsque par bonheur on se souvient d’elle – fût l’actrice de deux rôles mythiques : La nièce du Silence de la mer de Vercors-Melville, puis l’Élisabeth des Enfants terribles de Cocteau-Melville.
Nous sommes au lendemain de la guerre, elle n’a pas 25 ans. Les femmes peuvent enfin voter, Cocteau tourne La Belle et la Bête. Charlotte Delbo écrit Aucun de nous ne reviendra. Dans ces années-là, Pétain meurt, Bonjour tristesse de Francoise Sagan fait scandale, Sartre a plus de 40 ans, c’est la guerre d’Indochine.

La Rencontre

Musée Grévin. Nuit. « Soirée cinéma ».

— «Tu vois ce type de dos ? C’est Jacques Bernard. Il a joué dans Les Enfants terribles. »

Me vient immédiatement le désir de rencontrer « les survivants » de l’aventure, de les entendre.
Je n’ai jamais fait de radio. Le projet est immédiatement accepté. Ce sera Avec Les Enfants terribles. France- Culture / Surpris par la nuit en 2001 (1) : Claude Pinoteau, Jacques Bernard, Carole Weisweiller, Nicole Stéphane. Au moment où je l’enregistre lesTwin-towers s’effondrent. Elle parle, j’écoute.

— « Nous sommes les instruments du Destin…» dit-elle.

Je veux la revoir, enregistrer encore. Filmer. Cela durera quatre ans. 2003-2007. Je pensais que nous ne parle- rions que de cinéma. J’étais loin de me douter qu’à 22 ans elle avait déjà un long passé. L’enfance?

— « Une enfance de gosses de riches, elle a pour cadre austère et Proustien l’Abbaye des Vaux-de-Cernay, puis le Château de la Muette à Paris. Équitation, ski, nurses, école communiste : Sale Rothschild ! »

C’est l’accueil. Oui. À cette époque Nicole Stéphane, c’est Nicole de Rothschild. C’est en hommage à sa grand- mère qu’elle changera son nom. Déjà, enfant, c’est le rêve du théâtre, de la Comédie Française. Elle se souvient de la voix de Chaliapine alors qu’elle est sur ses genoux, elle est émerveillée par Tyrone Power et Annabella… Elle visite l’Exposition universelle de 1937. Le Troisième Reich fait face à l’URSS. Nicole peint son vélo en noir, poursuit la nurse avec un bâton. Elle est une enfant difficile. On l’envoie chez Sophie Morgenstern psychanalyste (qui se suicidera en 1940). Et puis il y a Monique sa sœur. Elle ne veut pas parler de son père. Elle admire sa mère, proche de Lucie Aubrac qui mourra le même jour que Nicole. Adolescente elle fugue, elle veut être photographe. Elle veut « voir ».

Elle verra d’autres paysages. En 1942 il faut partir, c’est la traversée des Pyrénées à pieds. Les passeurs, la peur, la neige. Et enfin L’Andorre !!!

— « Andorra!!!Andorra!!!.»

Puis Barcelone, la prison. Elle raconte sans accent pathétique, sans drame. « Ça ne fait pas ancien combattant ce que je dis, vous couperez… »? On est encore loin des débuts au cinéma…C’est la guerre. Elle est une jeune fille juive.

(1) Puis Je vous écrirai après votre mort : ACR France Culture 2018

De la guerre à Melville, de Cocteau à la guerre…

Elle s’engage dans les Volontaires Françaises en Angleterre chez les Cadets de Ribbesford. Sa mère, qui eut plus tard la Légion d’honneur à titre militaire, y est Capitaine. Nicole se prépare à être agent de liaison. Elle apprend à conduire une chenillette de guerre. Elle traverse Londres à moto, avec « les documents » elle fonce sous les bombes. Puis c’est la Bataille des Ardennes, dernier sursaut d’Hitler :

— « On avait une peur terrible des V2. Je tremblais comme un animal et ma mère, elle, lisait tranquillou…»

Elle participe au débarquement. Alors une autre vie commence. Que faire après ces années intenses? C’est chez Madame Boher-Theron qu’elle prendra les cours de théâtre dont elle rêvait. Jean Pierre Melville – « homme solide, espèce de bulldozer » – la repère alors qu’elle joue Agrippine. Lorsqu’il l’engage pour jouer dans Le Silence de la mer de Vercors, personne ne sait qu’elle a déjà un long passé de courage et d’engagement qui la caractériseront toute sa vie. Elle rencontre Cocteau – « c’était mon Dieu » – qui tombe immédiatement sous le charme sauvage de cette jeune fille et lui propose le rôle d’Elisabeth dans Les Enfants terribles. Aux côtés de Jacques Bernard, Edouard Dermit et Renée Cosima, « Cocotte », comme l’appelle Cocteau, poursuit sa carrière. On la trouve dans les revues, elle donne des interviews – « Regardez comme je suis ridicule sur cette photo ! » Mais elle, ce qu’elle veut c’est agir autrement. C’est la création de l’État d’Israël, elle veut partir. Elle doit partir à Tel-Aviv. Elle y fera l’interview de Ben Gourion. Elle a 25 ans. Suite à un grave accident sa vie d’actrice prend fin. Elle ne se décourage pas et réalise un premier court métrage médical : Les Hydrocéphalies communicantes. Elle connait Georges Franju et devient son assistante et productrice – elle interprète aussi pour lui Marie Curie puis elle se lance dans la production de documentaires. Mourir à Madrid de Frédéric Rossif sort en 1963. Elle est désormais Nicole Stéphane productrice de premiers films : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau (1966), Détruire dit-elle de Marguerite Duras (1969) etc… Elle mène un autre combat. Elle acquiert les droits de La Recherche du temps perdu et propose à Visconti de réaliser le film. Il accepte. Repérages, financement, distribution… Tout est prêt. Coup de théâtre et de tonnerre, soudain il abandonne, laissant une Nicole Stéphane anéantie. Elle poursuivra néanmoins le projet de sa vie « Le projet Proust » et après bien des péripéties c’est finalement Volker Schlöndorff qui réalisera le décevant Un amour de Swann en 1984. Liée à Susan Sontag et toujours sur le qui-vive, elle part à Sarajevo en 1993. C’est la guerre et Susan Sontag met en scène en plein conflit, En attendant Godot à Sarajevo. Ce témoignage bouleversant sera le dernier film que Nicole Stéphane réalisera et produira.

— « Quand vous parlerez de moi insistez sur le côté « displaced person ».

J’ai filmé et enregistré Nicole Stephane quatre années de suite(2). De 2003 jusqu’à sa mort en Mars 2007.

Hélène Delprat, Février 2020

(2) Nicole Stéphane, a displaced person / 120 mn

Photo © Hélène Delprat

 

Les Enfants terribles
Monsieur et Madame Curie
Détruire dit-elle
En attendant Godot à…
Les Messagers
Luchino Visconti, le chemin…
Nicole Stéphane, A Displaced…
La Vie de château
Mourir à Madrid

À l’occasion du centenaire de sa naissance (1920 – 2016)
En partenariat avec « Les 7 Parnassiens » à Paris, et « La Lucarne » à Créteil.

« Non, Michèle Morgan n’était pas seulement « les plus beaux yeux du cinéma français ». Elle a eu un impact indéniable dans l’immédiat après-guerre, en incarnant et en sublimant les aspirations des femmes ordinaires de son époque à plus d’épanouissement, d’autonomie, de respect, d’égalité dans une société profondément patriarcale et répressive ». Geneviève Sellier.

La projection Les Grandes Manœuvres de René Clair (1955) sera suivie d’une rencontre animée par Geneviève Sellier, Professeure émérite en études cinématographiques.

LECTURE-SPECTACLE : EMBRASSE-MOI ENCORE

Création originale inspirée du parcours de vie de la femme et artiste Michèle Morgan.

De et avec Miléna WENDT • Mise en scène Colombe BARSACQ • Production Mille & Nous

Avec le soutien de la Cinémathèque Française, CRé Compagnie Rayon d’Ecrits et l’Association Henri LANGLOIS

Michèle Morgan naît le 29 février 1920. 100 ans après sa naissance, Miléna Wendt marche dans ses pas à la recherche de qui elle était. A partir de ses mémoires, des archives de la Cinémathèque Française, de rencontres avec des chercheurs et des films qui ont marqué sa carrière, Miléna et son équipe mènent une enquête restituée sous forme théâtrale.
Tout en ravivant la mémoire du public que Michèle Morgan a touché, quelque chose d’elle et du cinéma de cette époque se transmet aux générations actuelles. Une autre transmission, plus secrète pour l’instant, qui se dévoilera dans la lecture-spectacle, celle de Michèle Morgan à Miléna Wendt : d’actrice à d’actrice et peut-être même, qui sait, de femme à femme…

Après une licence en Etudes Théâtrales et un Master 2 Professionnel en art-thérapie mention dramathérapie, Miléna WENDT intègre en 2013 le Cycle Long de l’Ecole du Jeu où elle se forme comme comédienne. Elle enchaîne les expériences sur des créations variées impliquant à chaque fois un travail d’écriture, d’adaptation, de dramaturgie. Embrasse-moi encore est sa première création à la frontière entre le théâtre et le cinéma.

Après un diplôme d’études en réalisation cinématographique, Colombe BARSACQ se tourne vers le théâtre. Embrasse-moi encore est sa quatrième mise en scène. . Elle y retrouve avec bonheur l’amour des textes et la beauté des femmes pour ce qu’elles ont de puissant et de fragile Auteure-compositeure-interprète, elle sort prochainement un premier album de chanson française, 7ème Ciel, créé à partir de ses textes avec la complicité de Denis Uhalde, compositeur et pianiste.

Michèle Morgan par Geneviève Sellier

 

Michèle Morgan a débuté deux fois : une première fois en 1937 dans Gribouille de Marc Allégret face à Raimu, film qui fait d’elle immédiatement une star ; et une deuxième fois en 1946, après sa disparition des écrans français pendant les années de guerre qu’elle a passées à Hollywood. À son retour, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy est à nouveau une révélation. Dans les deux cas, c’est le travail et la détermination de Michèle Morgan qui sont mis en avant, autant par les discours médiatiques que par elle-même.

Dès Gribouille, son image trouve sa cohérence dans la combinaison de deux traits contradictoires : d’une part, une silhouette sculpturale, un teint de porcelaine, des traits parfaitement harmonieux, « deux yeux bleus immenses », incarnation d’un féminin transcendant et éthéré, figure d’amoureuse romantique. Mais d’autre part, ses origines modestes, son jeu minimaliste la rendent crédibles pour incarner des femmes ordinaires. L’Entraîneuse (Albert Valentin, 1938) raconte l’exploitation et l’oppression dont les jeunes femmes pauvres sont victimes dans la société patriarcale. Deux films réalisés par les plus grands réalisateurs et avec le plus grand acteur du moment – Quai des brumes (Marcel Carné, 1938) et Remorques (Jean Grémillon, 1939-40), avec Jean Gabin – confirmeront son statut de star, avant son départ pour Hollywood, précipité par la défaite et l’occupation allemande.
En 1946, dans le contexte international de rivalité entre les cinémas français et hollywoodien, La Symphonie pastorale marque le retour de Michèle Morgan d’Amérique, où elle a tourné 4 films peu mémorables. Le consensus critique et public qui accueille le film et la récompense qu’elle reçoit au premier Festival de Cannes, ressemble à une opération de régénération après les tentatives d’effacement de son identité française dont elle a été l’objet à Hollywood. Mais La Symphonie pastorale la prive de son regard (elle incarne une jeune aveugle) et nous présente son visage et son corps comme dépouillés de tout artifice : cette renaissance est une véritable « épuration » dans le contexte de la Libération. La cécité de Gertrude est comme un chemin de croix qui la prive le temps d’un film de la capacité d’agir et de l’autonomie qui caractérisait ses personnages avant-guerre, autant dans Quai des brumes que dans Remorques. Elle finit par se suicider quand elle comprend en ayant recouvré la vue, qu’elle n’a plus sa place dans la petite communauté qui l’a recueillie. Même si ses rôles d’avant-guerre mettent souvent en avant une dimension sacrificielle, aucun film ne lui fait subir un traitement aussi cruel que La Symphonie pastorale. C’est à ce prix qu’elle retrouve la faveur du public français avec ses six ans d’exil hollywoodien. Les commentaires sur son retour en France en 1946 mettent en avant le travail acharné qui explique sa réussite.

Aux yeux du souvenir en 1948 du même Jean Delannoy, la propulse dans un univers éminemment moderne, puisqu’elle est hôtesse de l’air avec pour partenaire Jean Marais en commandant de bord. Ils deviendront pour un temps « le couple idéal du cinéma français » (dixit Cinémonde), qu’on retrouvera dans Le Château de verre (René Clément, 1950), après la parenthèse italienne de Fabiola (Blasetti, 1949). Jean Marais est une version modernisée du Gabin d’avant-guerre, mais dans leurs deux films, c’est Morgan qui est le centre de l’histoire, c’est elle qui incarne la transcendance vers laquelle est aspiré le personnage de don juan cynique qu’incarne Marais. Dans ces films, Michèle Morgan est à la fois une amoureuse romantique et une femme moderne et autonome.
Sa popularité après-guerre se mesure à la fois par les millions d’entrées que font les films où elle est en tête d’affiche, par les récompenses qu’elle reçoit (le prix de la meilleure actrice au festival de Cannes 1946 et 6 fois la Victoire du cinéma dans les années 1950) et par sa présence dans les magazines populaires (elle est l’actrice la plus citée dans Cinémonde).
Parmi ses films les plus notables, il y a La Belle que voilà (Le Chanois, 1950) où elle incarne une danseuse qui se sacrifie pour l’homme qu’elle aime (incarné par Henri Vidal, son mari à la ville), et dans La Minute de vérité (Delannoy, 1952), elle est une actrice de théâtre qui doit se faire pardonner une infidélité, face à son mari médecin incarné par Gabin. Avec Les Orgueilleux (Yves Allégret, 1953), premier de ses deux films avec Gérard Philipe, elle ajoute une dimension érotique à son image.
Les Grandes Manœuvres (René Clair, 1956), est sans doute son chef-d’œuvre après-guerre : elle incarne une modiste divorcée dans une ville de province, donc doublement suspecte pour la bourgeoisie locale, qu’un lieutenant de cavalerie, don juan cynique incarné par Gérard Philipe, va tenter de conquérir pour gagner un pari, avant d’en tomber amoureux ; elle lui résiste longtemps avant de succomber à son tour, mais l’hypocrisie des un.es et le cynisme des autres leur seront fatals.

Dans tous ses films d’après-guerre, sa blondeur associée à sa minceur, à son teint de porcelaine et à la pâleur de ses yeux bleus, lui donne une aura d’icône inaccessible, que viennent humaniser ses « qualités féminines » de dévouement, de gentillesse mais aussi la modernité qui caractérisent à la fois ses personnages filmiques et son image à la ville. Divorcée de l’Américain Bill Marshall qui la sépare de son petit garçon, elle forme avec Henri Vidal un couple qu’elle domine par son statut de star. Sa popularité après-guerre est faite de sa capacité à prendre son destin en mains, à renaître de ses cendres, à échapper au rouleau compresseur hollywoodien. Elle prolonge les figures de femmes autonomes du cinéma de l’Occupation. Contrairement à la figure de garce diabolique qui domine le cinéma français d’après-guerre, et qui utilise sa beauté et son intelligence pour détruire les hommes, la persona de Michèle Morgan met sa beauté et sa sensibilité au service d’une réconciliation entre les sexes, d’une réparation des masculinités abimées par la guerre. Mais surtout elle associe la beauté de l’éternel féminin avec l’autonomie de la femme moderne. Comme beaucoup d’actrices de sa génération, elle sera progressivement écartée des écrans la quarantaine passée, victime du double standard genré du vieillissement qui caractérise notre société.

Le Miroir à deux…
Les Orgueilleux
Le Château de verre
Remorques
L’Entraîneuse
Les Grandes manœuvres

« Apprendre une grammaire de l’image qui, du plan moyen au gros plan, du travelling au zoom, construit et reconstruit un monde de représentations à partager.

On peut convenir que la beauté des femmes est un thème central qui traverse le cinéma
 et qui a longtemps fait son succès. Se détourner de la beauté fabriquée, vite consommée, vite oubliée, devient une démarche de liberté.

Lorsqu’une réalisatrice parvient à imposer le corps singulier d’une actrice, à rompre cette fausse évidence de la beauté, du formatage,  il est pris dans un geste de cinéma fort. C’est un thème puissant qui anime tous les arts: de la peinture à la littérature, de la photo au cinéma et qui peut nous amener vers des films où l’esthétique est prioritaire, où le temps et l’espace jouent un rôle : les critères de la beauté évoluant selon les époques, les civilisations, les coutumes etc…

Le cinéma est un des espaces où ce thème est majeur.

Jackie Buet

 

FRANCE TÉLÉVISIONS « DES IMAGES ET DES ELLES »

Cette section de 5 films concourt pour le Prix FranceTV « Des images et des elles » 2020.

C’est le réseau des femmes du groupe France Télévisions qui s’associe à la 42e édition du Festival International de Films de Femmes de Créteil pour remettre le Prix de la section La Beauté car il partage avec le Festival les valeurs d’indépendance et d’estime de soi des femmes.

Présidente du jury : Sophie Chegaray (Responsable de programmes, Pôle Société et Géopolitique)

Jurés : Catherine Bessis, Laurence Bobillier, Hélène Camouilly, Marina Dagnias, Sandra Gille, Alain Fontan, Sylvie Gengoul, Frédérique-Marie Lamouret, Véronique Maillard, Rose Paolacci,  Thomas Xantippe

 

 

Dirty God
Dora Maar, Entre ombre…
L’Enfant que je serai
Le Mariage de Verida
Lucie, Après moi le…
Yuli
Parkinson Melody
Mon nom est clitoris
Les Eaux profondes
Le Poids des seins

Retrouvez sur cette page les rencontres et évènements initialement prévus pour cette 42ème édition.

Mickey and the Bear
L’Orphelinat
Les Éblouis
La Danse du serpent
Dans la terrible jungle
Jeune Juliette

Jury et Palmarès du Festival

Le 13 mars dernier, jour même de l’ouverture de notre 42e édition, nous avons été contraint.e.s d’annuler le festival suite à la crise sanitaire que traverse notre pays.

Nous avons pris le temps de réfléchir ensemble et collectivement aux suites de nos actions pour cette édition 2020, et nous sommes à présent en mesure de vous apporter quelques éléments de réponse :

En ces temps où rester chez soi est un impératif de santé publique, nous avons choisi de reporter la manifestation pour vous proposer une version plus réduite du festival, à découvrir en salle courant septembre. Nous vous en dirons plus très vite.

En revanche, il nous a semblé important de soutenir les réalisatrices que nous avions sélectionnées dans les différentes sélections en maintenant une partie de nos Palmarès.

Les jurys des sélections Courts Métrages, Documentaires en compétition et de la section « La Beauté – De l’Ombre à la Lumière » ont pu visionner les films en ligne, et ont remis leurs prix.
Le Jury de la catégorie Fiction se réunira, lui, lors de notre festival “allégé”, en septembre, pour visionner avec le public les films et remettre les prix de cette catégorie.

En attendant que les salles de cinéma rouvrent leurs portes et que nous puissions retrouver le bonheur irremplaçable de voir des films en salle, nous vous proposons sur nos réseaux quelques pistes à explorer chez vous, avec une programmation éclectique de films, lectures, coups de cœurs….

Prix SCAM du jury « Anna Politkovskaia »

MEILLEUR LONG MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

Nous avons été touchés par le sujet qui traite d’une des plus grandes tragédies de notre siècle, l’odyssée des migrants venus tenter leur chance en Europe au péril de leur vie. Nous avons été sensibles à l’écriture qui donne de l’amplitude et de la profondeur au film malgré sa forme journalistique en apparence classique. Filmés sobrement, les personnages du film, trois spécialistes mandatés pour retrouver les identités d’hommes et de femmes partis de chez eux et dont le bateau fit naufrage au large de la Sicile nous embarquent dans leur quête acharnée : faire en sorte que les morts en mer cessent d’être des numéros et puissent être enterrés dignement comme ils le méritent.

La réalisatrice s’attarde sur les gestes de ces figures modernes de la mythologie grecque et recueille leurs paroles avec précision et justesse. Elle nous fait également entendre les voix ressuscitées des naufragés, déployant ainsi le récit de manière sensible entre deux mondes, le monde des vivants, le notre, et le monde des dis- parus, celui du numéro 387 dont les bribes de vie tiennent le fil conducteur de la narration.

Car si les objets appartenant au numéro 387 et trouvés dans la carcasse du bateau échoué sont filmés comme des natures mortes , s’ils sont analysés de manière clinique par les personnages principaux du film, ils demeurent pour nous specta- teurs une source de grande émotion. Comme des preuves de vie, venant d’ailleurs. Un hors-champ qui nous habite petit à petit, qui nous appelle et nous interpelle.” Jury 2020

Mention spéciale : Le Kiosque d’Alexandra Pianelli

C’est un film engagé, humaniste, profondément honnête.
Une forme cinématographique modeste mais rigoureuse en accord avec son sujet.
En cette période d’isolement, nous ne pouvions rester insensible à cette histoire qui prend place dans un espace confiné qu’est un kiosque. Un espace qui fait office d’une fenêtre ouverte sur le monde. Un film au ton léger qui célèbre le lien social dont nous sommes cruellement privés à l’heure actuelle.” Jury 2020

Prix France TV « Des images et des elles »

MEILLEUR LONG DE LA SECTION « LA BEAUTÉ-DE L’OMBRE A LA LUMIERE »

Mon nom est clitoris, de Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond

Nous avons décidé de décerner le prix de la section « La Beauté » à Mon nom est clitoris pour sa liberté de ton, pour la force des témoignages, leur sincérité, leur spontanéité, pour la démarche sensible et subtile des deux réalisatrices.

Nous étions tous d’accord pour dire qu’il y avait une urgence, dans le contexte actuel, à toucher un très large public avec ce film. »


Jury France TV 2020

 

 

Prix INA

MEILLEUR COURT MÉTRAGE FRANCOPHONE

Int. Anouchka-Nuit, de Louise Hansenne

Le film est visible ici

 » Bravo à Louise Hansenne pour Int.Anouchka- Nuit, un film documentaire empreint de sensibilité, riche d’une réalisation audacieuse puisant aussi subtilement des formes de la fiction, autour d’un sujet complexe et d’un propos intéressant et maitrisé. Un film réussi au potentiel « long métrage ».  » Jury Ina

 

 

Prix Jury UPEC

Université Paris-Est-Créteil
MEILLEUR COURT MÉTRAGE

Exam (امتحان), de Sonia K. Hadad صونيا حداد

En seulement 15 minutes, ce film nous entraine dans la destinée d’une jeune femme magistralement interprétée par Sadaf Asgari. Les mouvements de caméra et les yeux de l’actrice nous font ressentir toute la tension dramatique de ce double examen : du travail fait et du travail à faire, à l’école comme dans la vie. Un court métrage poignant avec une fin ouverte. Un film qui a le mérite de montrer toute la difficulté de choisir.” Jury Upec 2020

Jury fiction

Éric Berger a fait ses gammes au Cours Florent avant d’entrer au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris en 1992. C’est au début des années 90 qu’il débute simultanément sur scène, au cinéma et à la télévision. Au théâtre, il s’essaye aussi bien aux textes classiques que modernes sous la direction de Georges Lavaudant, Bruno Bayen, Frédéric Bélier Garcia, Denis Podalydès, Jean Michel Ribes, Alain Françon ou encore Lionel Astier. En 2001, Éric Berger devient Tanguy sous l’œil d’Étienne Chatiliez. On le retrouve dans la suite de Tanguy, 17 ans plus tard, en avril 2019.

Sofia Djama est une scénariste et réalisatrice algérienne. Après ses études de littérature à l’université d’Alger, elle se consacre à l’écriture de nouvelles. Alger, où elle vit alors, devient un personnage à part entière de son œuvre. En 2011, elle réalise ses premiers courts métrages dont  Mollement un samedi matin, une adaptation d’un de ses récits. Son premier long métrage, Les Bienheureux, fait sa première mondiale à la Mostra de Venise et reçoit le prix de la meilleure actrice à sa jeune interprète Lyna Khoudri. Elle développe actuellement son prochain long métrage.

Pascal Lombardo est responsable de l’action cinéma des Activités sociales de l’Énergie, important opérateur culturel en France, qui apporte un soutien au cinéma d’auteur tant en termes de diffusion de films qu’à travers de nombreux partenariats avec les festivals de cinéma. Il est directeur artistique du festival « Visions sociales » organisé par les Activités sociales de l’Énergie qui se tient chaque année durant le Festival de Cannes. Il a été rédacteur en chef de l’émission « Vive le cinéma » sur Aligre FM.

Monica Mele est diplômée de l’École de Cinéma de Rome et de l’Atelier Ludwigsburg-Paris de La Fémis. Elle est directrice de production (Seize printemps de S. Lindon, 2019) et coordinatrice pour des coproductions italo-françaises ou anglaises (Heureux comme Lazarro de A. Rohrwacher ; Medicis, The Beauty and the Power, de C. Duguay). Après un master en traduction, on la retrouve aussi au théâtre où elle crée les sur-titres pour les tournées parisiennes de spectacles italiens (Elvira, mise en scène de T. Servillo à l’Athénée Théâtre Louis Jouvet, Madame Pink de A. Arias au Théâtre du Rond-Point).

Diplômée de l’École des Gobelins, Pauline Seigland fait ses armes comme directrice de production. Sa société « Films Grand Huit », fondé en 2015 avec Lionel Massol, accompagne Rémi Allier (Les Petites Mains,  César du meilleur court 2019), Giacomo Abbruzzese, Jonathan Millet et Mareike Engelhardt & Camila Beltràn dans leur passage du court au long métrage. Le premier épisode de la série d’animation La Vie de château de Clémence Madeleine Perdrillat & Nathaniel H’Limi a reçu le prix du Jury à Annecy en 2019. Films Grand Huit est lauréat du Prix France Télévision Jeune Producteur 2018.

Jury documentaire

Monteuse aux côtés d’Edgardo Cozarinsky, Raul Ruiz, Benoit Jacquot, Pierre Beuchot, J.A.Fieschi, Francesca Comencini, François Caillat, Martine Bouquin entame une vie de réalisatrice de films autour de l’histoire de sa famille : Les Récits de la guerre, Betty Marcusfeld, Baba. Trois documentaires présentés au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et dont le second a été projeté dans la section «  Liberté(s) de voir » du FIFF de Créteil en 2017. Elle termine actuellement, De chair et de chiffons, un film qui propose une réflexion actuelle des membres de sa famille sur leur judéité.

Nadine Naous débute son parcours artistique avec des installations mêlant films super 8, vidéos et photos. Naviguant entre Beyrouth et Paris, la fiction et le documentaire, elle collabore à différents projets en tant que scénariste, traductrice, comédienne. Chacun sa Palestine est son premier documentaire, diffusé sur Arte et acclamé dans différents festivals internationaux. Avec Home Sweet Home, elle décroche l’étoile de la Scam en 2016. Nadine Naous prépare actuellement un nouveau documentaire à Bethléem et développe son premier long métrage de fiction Femme Sauvage.

Jean-Michel Rodrigo s’installe au Pérou au début des années 80. Il photographie, écrit, puis se lance dans le documentaire où il est question du rôle de la femme dans le mouvement social péruvien, de l’attachement des quechuas à la Pachamama, la terre mère. Il poursuit ce travail dans les champs de coton africain et les usines chinoises. Peu à peu, il revient à ses premières amours, les histoires oubliées comme celle de Federica Montseny, anarchiste espagnole devenue ministre de la République, à l’initiative de la première loi européenne en faveur de l’avortement.

Lidia Leber Terki est une scénariste et réalisatrice française d’origine algérienne. Avant de réaliser ses propres films, elle occupe plusieurs postes au sein de l’industrie cinématographique : du décor à la production, de l’assistanat à la mise en scène. Son premier court métrage, Mal de ville, a obtenu le Prix Spécial du Jury et une mention du Prix de la presse à Pantin en 1998. Suivront d’autres courts métrages et en 2014 elle co-réalise le documentaire Le Projet Sextoy. En 2016, elle réalise son premier court métrage Paris la blanche

Jury UPEC

Le Jury de L’Université Paris Est-Créteil (UPEC) est composé cette année par 20 étudiants qui récompenseront le meilleur court métrage en compétition internationale avec un prix de 1500 €.

Dans la continuité de 25 ans de fructueuse collaboration entre l’UPEC et le FIFF, pour la deuxième année consécutive, les étudiants de l’Université Paris Est Créteil (UPEC) qui constituent le Jury évaluant les courts métrages en compétition internationale au FIFF seront encadrés via l’option transversale Cinéma en Court, coordonnée par Rossana De Angelis, enseignante-chercheuse en sciences du langage, représentante du parcours de Médiation Culturelle à l’UPEC.

En cours, ils seront formés à la narratologie, au langage cinématographique et à l’analyse guidée de courts métrages, et compléteront leurs activités avec la participation au festival et la délibération en vue de l’attribution du prix. Chacun découvrira la singularité de l’univers du cinéma, la spécificité du court métrage, les œuvres de réalisatrices de talent.

Photo © Livia Saavedra

jury Graine de Cinéphage

<strong>Initié en 1985, le jury Graine de Cinéphage se compose d’élèves des lycées Léon Blum (Créteil) et Guillaume Budé (Limeil-Bréavannes)</strong> qui remettent le prix Graine de Cinéphage parmi 4 films de la sélection : Greener Grass , Que l’Amour, Tilo Koto, Sister.

Les élèves peuvent ainsi vivre une autre forme d’expérience cinéphile : composer un véritable jury de Festival !
<strong>Cette année, le Jury Graine est accompagné par Callisto Mc Nulty</strong>, réalisatrice. Voici quelques mots sur la marraine du jury 2020

Callisto Mc Nulty est réalisatrice, auteure et traductrice née à Paris en 1990. Elle est diplômée de la Central Saint Martins et de l’université de Goldsmiths à Londres. Ses recherches relèvent des études féministes, culturelles et des arts visuels. Elles prennent la forme de projets de réalisation, d’édition et de performances. Elle a réalisé le film Delphine et Carole, insoumuses (2019) et co-réalisé, avec Anne Destival, Éric’s Tape (2017). Elle est co-éditrice du livre SCUM Manifesto, éditions Naima, 2018. Elle a récemment réalisé les performances « Cutting up » et « Foules Sentimentales » avec Emilie Notéris, remake du dispositif vidéo de « SCUM Manifesto » de Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos.

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Photo © Livia Saavedra

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Photo © Livia Saavedra