Édition 2023

Du 24 mars au 2 avril

45ème édition

Catalogue

Édito

Je suis une militante de la cause des femmes depuis longtemps.
Je suis une combattante pour l’égalité de leurs droits dans tous les domaines
y compris artistiques et donc cinématographiques.
Je suis une professionnelle du cinéma, directrice d’un Festival qui,
depuis 45 ans, œuvre à découvrir, soutenir et encourager les femmes cinéastes.
Je suis profondément animée par l’accès de toutes et de tous à la culture et à l’art.
Pas seulement comme héritière de 68 mais aussi en tant qu’adepte de la culture populaire
et démocratique. Cette utopie humaniste de l’après-guerre qui nous a été transmise par ces lieux de rencontre entre les publics et les créatrices/teurs que sont les « Maisons de la Culture ». C’est ainsi que notre Festival a grandi, s’est nourri et a hérité d’engagements culturels véritables.
Je suis donc persuadée que l’accès à la culture repose sur notre engagement et sur une volonté politique.

On pourra dire je me souviens.
On pourra dire j’en ai été témoin.
On pourra emporter en mémoire toutes celles qui sont passées à Créteil sur nos écrans, avant Cannes, avant l’Institut Lumière à Lyon, avant La Cinémathèque Française à Paris…
On aurait aimé les voir monter les marches…. Enfin….
Et moi je me souviens de la descente des marches dans la Grande salle de la MAC, par Barbara Sukova venue présenter aux côtés de Margarethe Von Trotta son Rosa Luxembourg (1987). Une ovation non- stop de 10 minutes à couper le souffle. Une adhésion incroyable avec ce public venu de toute la France et d’Europe, honorer la réalisatrice et son actrice.
Aujourd’hui nous célébrons 45 ans d’extraordinaires moments à l’aube de nouveaux combats. Non pas seulement ceux de(s) César(s) contre ceux de Cléopâtre, mais bien ceux des réalisatrices qui depuis Alice Guy forcent la fiction à s’ouvrir aux désirs et aux rêves des femmes, contre le cinéma dominant.

L’invitation que nous avons faite cette année à Agnès Jaoui, Rebecca Zlotowski, Coline Serreau, Lizzie Borden, Michelle Perrot, Annie Ernaux, Michelle Porte, pour ne citer que les grandes figures parmi
nos invitées, marque notre volonté de rassembler des paroles, des récits, des pensées, des combats qui s’appuient, se relaient, témoignent et résistent. Ces « porteuses d’images » sont essentielles pour nous abreuver de liberté. Cet héritage sera célébré à travers notre réflexion et le colloque du jeudi 30 mars présidé par Michelle Perrot et animé avec Geneviève Sellier et Karine Saporta sur le thème LA FABRIQUE DE L’ÉMANCIPATION.

Afin de montrer que nous avançons avec les révolutions numériques de nos sociétés, deux rencontres sont prévues autour du jeu vidéo avec le jeune public. L’image devenue la première langue du jeune public, il est urgent d’en préciser la grammaire et d’en dénoncer les usages fallacieux et abusif.

Pour la mémoire et le plaisir, nous avons souhaité que pour nos 45 ans, 45 films fassent le tour des salles. Grâce à la complicité des Cinémas Indépendants Parisiens (CIP), les films de 45 réalisatrices seront dès avril dans les salles arts et essais de l’Ile-de-France ainsi qu’en province.
Par leurs pensées, leurs actes, leurs mots, leurs images, les femmes ont construit leur émancipation. Elles ont fait bouger les regards. Elles ont créé cette cinéphilie nouvelle, celle des ciné-filles.

Rendez-vous du 24 mars au 1er avril à la Mac de Créteil.

Bon Festival !

Jackie BUET

Jury et Palmarès du Festival

Télécharger le palmarès (pdf)


GRAND PRIX DU JURY – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DE FICTION

Dotation de 3000€ par le Ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes et soutien à la distribution par Ciné +

Trenque Lauquen de Laura Citarella  – Argentine | 128′ et 132′

« Une proposition formelle jamais vue, d’un film en deux parties qui ne sont pas exactement chacune la suite de l’autre, mais se complètent et se répondent, en un puzzle fascinant. Un film sur la puissance de l’invisible et du fantasme : ce qu’on imagine et qu’on ne voit pas (une histoire d’amour ou un enfant-alligator) est ce qui meut les personnages et le récit. Une forme de suspens diffus, dans un film par ailleurs d’une grande douceur. »


PRIX SCAM DU JURY ANNA POLITKOVSKAÏA – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

Dotation de 3000€ par la Scam

Geographies of Solitude de Jacquelyn Mills – Canada | 103′

« Nous avons beaucoup aimé un film ovni sur une île de sable perdue et sauvage au large du Canada sur l’Océan Atlantique, à laquelle une femme dédie sa vie. Une femme qui fait œuvre de son étude naturaliste et environnementaliste sur la vie et l’histoire animale, végétale et minérale de l’île. La réalisatrice filme et enregistre magnifiquement la nature à l’état pur envahie par tous les déchets du monde qui échouent sur les plages, en écho à sa déliquescence. Une vraie et belle proposition sensorielle de cinéma, un film en 16mm, un geste poétique et aussi politique qui intègre l’expérimental avec grâce et émotion. Bravo pour ce premier long-métrage documentaire si fort et original. »


PRIX DU JURY FRANCE TV – MEILLEUR PREMIER FILM

Dotation de 3000€ par France Télévisions

Pendant que Nicoleta travaille de Isabelle Detournay – Belgique | 103′

« De façon unanime, nous avons décidé de décerner le prix France Télévision à Isabelle  Detournay pour son film Pendant que Nicoleta travaille La réalisatrice a mené un travail de long haleine, 6 tournages en Roumanie étalés  sur plusieurs années auprès des sans-abris dans le secteur de la Gare du Nord à Bucarest. En adoptant une démarche quasi anthropologique, la réalisatrice réussit à rendre compte de la réalité que traverse toutes ces personnes sans jamais tomber dans le pathos. Elle parvient à nous faire oublier la caméra tout en maintenant une position d’observatrice. Nous sommes profondément bouleversés par ces destins brisés que nous pourrions croiser chez nous également près de la Gare du Nord à Paris. Nous tenons à saluer l’engagement, la pugnacité et le courage de la réalisatrice dans cette première œuvre. »


PRIX DU PUBLIC – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DE FICTION

Dotation de 2000€ par la Ville de Créteil

Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillan – France | 108′


PRIX DU PUBLIC – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

Dotation de 2000€ par le Département du Val-de-Marne

Geographies of Solitude de Jacquelyn Mills – Canada | 103′

 


PRIX DU PUBLIC – MEILLEUR COURT-MÉTRAGE ÉTRANGER

Dotation de 500€ par le Festival

Finns Heel de Cato Kusters – Belgique | 18′


PRIX DU PUBLIC – MEILLEUR COURT-MÉTRAGE FRANÇAIS

Achat des droits de diffusion par Ciné+

Bolide de Juliette Gilot – France | 17′


PRIX DU JURY UPEC – MEILLEUR COURT-MÉTRAGE

Dotation de 1500€ par l’Université Paris-Est Créteil

My Girl Friend de Kawthar Younis – Égypte | 17′

« Nous rentrons avec le personnage dans un chemin de transformation qui passe de l’exaltation légère du changement à la chute pesante dans le corps de l’autre. C’est un court métrage qui remet en question non seulement l’identité de genre, mais également toute société construite sur l’interdit. Une inversion des rôles qui permet de ressentir la difficulté d’être dans un corps de femme constamment sanctionné, jusqu’à ressentir la gêne de l’intrusion non désirée. Un huit clos qui nous offre une réflexion sur les fluctuations identitaires qui caractérisent l’adolescence, restitué à travers une photographie intime qui nous fait rentrer et sortir de cette chambre comme nous pourrions le faire dans une identité autre, si seulement nous nous le permettions.  »

+ MENTION SPÉCIALE DU JURY UPEC : Finns Heel de Cato Kusters

« Dans un contexte masculin fortement stéréotypé, deux adolescents se battent pour conquérir leur droit à la tendresse. C’est un combat bienveillant dont nous sommes spectateurs, celui contre la dureté des modèles masculins qui empêchent de vivre en plein sensibilité l’adolescence. Ce court métrage propose une déconstruction de la masculinité et de la féminité envisagés comme modèles rigides qui déchirent des personnalités en train de se faire. Combler les vides laissés par ces déchirures devient alors un combat en soi. La délicatesse des images et la douceur du montage accompagnent ce rapprochement entre deux personnages qui partent aux antipodes pour se retrouver dans un juste milieu émotionnel. Tout passe par le corps, de la confrontation à la réconciliation. Et le spectateur ne peut pas résister à l’émotion qui l’emporte.  »


PRIX DU JURY INA – MEILLEUR COURT-MÉTRAGE FRANCOPHONE

Dotation d’une formation professionnelle par l’INA

Safety Matches de Pauline Bailay – France | 20′

« Tout d’abord, nous souhaitons remercier Jackie Buet et l’ensemble de l’équipe pour cette 45e édition du FIFF et sommes particulièrement heureuses de décerner pour la 8ème année consécutive le prix INA du meilleur court métrage Francophone, que nous dotons d’une formation d’une valeur de 2000 euros à choisir parmi les formations de notre filière conception, écriture et réalisation. L’INA accompagne le FIFF depuis de nombreuses années en numérisant et sauvegardant toute la mémoire du Festival notamment plus de 450 « Leçons de Cinéma » qui sont accessibles dans les centres de consultations de l’inathèque à la BNF et dans nos 6 délégations régionales. Le jury au terme de sa délibération, a choisi de récompenser le film Safety Matches, de Pauline Bailay. Nous avons été unanimement séduits par cette proposition très aboutie, par son esthétique surréaliste qui donne forme à l’absurdité d’une enquête sur la mystérieuse disparition de portes de maisons. Porté par un duo d’acteurs charismatiques et complices, ce film décalé et insolite manie avec humour différents genres cinématographiques. Safety Matches accorde enfin une large place à la suggestion, au hors champs, mais aussi aux symboles, distillés dans un univers graphique teinté d’onirisme et d’étrangeté. Le jury Ina salue la maitrise de la réalisatrice, et son envie de faire du cinéma ! Bravo à la lauréate ! »


PRIX GRAINE DE CINÉPHAGE – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DE LA SECTION JEUNE PUBLIC

Dotation de 1000€ par le Festival

About Kim Sohee de July Jong – Corée du Sud | 138′


PRIX DU JURY SFCC – MEILLEUR LONG MÉTRAGE DE FICTION

Prix honorifique du Syndicat Français de la Critique de Cinéma

Fifi de Jeanne Aslan et Paul Saintillan – France | 108′

« Nous avons choisi de récompenser Fifi, un film plein de charme porté par un duo solaire, qui nous emmène sur des chemins inattendus ».


PRIX DU SCÉNARIO « IMAGES DE MA VILLE »

Mon Garçon de David Gillet

Jury de la compétition fiction

Lio – Présidente
Leyla Bouzid
Margaux Lorier
Bernard Payen
Laurette Polmanss

Jury de la compétition documentaire

Julie Bertuccelli – Présidente
Géraldine Aresteanu
Florencia Di Concilio
Mélissa Petijean
Françoise Romand

JURY SFCC – Syndicat Français de la Critique de Cinéma – [NOUVEAUTÉ]

Régine Arniaud
Garance Hayat
Gautier Roos

Jury INA

Cinq personnalités de l’INA remettent un prix au meilleur court métrage francophone.

Jury UPEC (Université Paris Est Créteil)

Vingt étudiants de l’Université Paris-Est Créteil remettent un prix au meilleur court métrage.

Jury graine de cinéphages

Des élèves des lycées Léon Blum (Créteil) et Guillaume Budé (Limeil-Brévannes) en option cinéma remettent le prix Graine de Cinéphage a un long métrage.

Des images et des elles

Composé de cinq personnalités de FranceTV et présidé par Sophie Chégaray, directrice de l’unité documentaires chez France Télévisions, le Jury remettra un prix au meilleur premier film.

Compétitions

Fifi
Trenque Lauquen
Valeria is Getting Married
Foudre
Règle 34
My Love Affair With…
Géographies of Solitude
How Dare You Have…
The Homes We Carry
La Visita y un…
Tutto apposto gioia mia
Pendant que Nicoleta travaille
Memoir of a Veering…
Bolide
Finn’s Heel
Lose Yourself With Me
Letter to a Pig
I Am a Horse
Does Space Dream In…
Un corps brûlant
My Girl Friend
Cœur béton

Agnès Jaoui

Le Festival International de Films de Femmes a créé en 1986 une rencontre intitulée Autoportrait. Qu’elle soit actrice, réalisatrice, ou qu’elle exerce ses talents des deux côtés de la caméra, chaque année, une personnalité est l’invitée d’une journée spéciale qui lui est dédiée.

Après les rencontres avec, par ordre alphabétique, Josiane Balasko, Nathalie Baye, Juliette Binoche, Jane Birkin, Dominique Blanc, Carole Bouquet, Géraldine Chaplin, Aurore Clément, Catherine Deneuve, Maria Felix, Anna Karina, Bernadette Lafont, Aïssa Maïga, Jeanne Moreau, Bulle Ogier, Irène Papas, Micheline Presle, Charlotte Rampling, Nathalie Richard, Dominique Sanda, Maria Schneider, Hanna Schygulla, Delphine Seyrig, Agnès Varda, ou encore Monica Vitti… l’actrice, scénariste, réalisatrice, chanteuse, et présidente de la Cinémathèque de Toulouse, Agnès Jaoui se prêtera au jeu de l’Autoportrait, et partagera avec le plus grand nombre ses expériences, ses passions et ses projets.

DIMANCHE 26 MARS
15h30 | Leçon de cinéma enregistrée en public. [Entrée libre]
18h30 | Carte blanche : Aurore de Blandine Lenoir
21h00 | Soirée Grande Salle : Comme une image

Toute la semaine sera programmée sa Carte Blanche, soit cinq films, en présence d’invités, à la MAC et au Cinéma La Lucarne.

 

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The Bookshop
Ma vie sans moi
Aurore
Sois belle et tais-toi
Pourquoi pas !
À mon âge je…
Comme une Image

Avec 6 César (César de la meilleure actrice dans un second rôle pour le film On connaît la chanson, César du meilleur film pour Le Goût des autres, quatre César du meilleur scénario original ou adaptation), elle est la femme la plus récompensée du cinéma français !

Comédienne, Agnès Jaoui a été dirigée par de grands réalisateurs (Patrice Chéreau, Philippe Muyl, Cédric Klapisch, Alain Resnais, Christophe Blanc, Carine Tardieu, Bruno Podalydès, Blandine Lenoir…)

Chanteuse, son premier album, Canta, est couronné Victoire de la Musique «album musique du monde» en 2007. Il est suivi de l’album Dans Mon Pays (2010), de sa collaboration au projet Rio – Paris (2014), en compagnie de Natalie Dessay et Helena Noguerra, et de Nostalgias (2015).

Actrice-scénariste, elle a formé un duo inoubliable avec Jean-Pierre Bacri, comme en témoignent leur premier succès, Cuisine et Dépendances, Molière de l’auteur en 1992, puis Un air de famille (1996), adapté au cinéma par le réalisateur Cédric Klapisch. Le tandem collabore ensuite avec Alain Resnais sur l’adaptation de Smoking/No smoking (1993), puis au scénario original de On connaît la chanson (1998). Son premier long métrage en tant que réalisatrice, Le Goût des autres (2000), est nommé pour l’Oscar du Meilleur Film Étranger et reçoit quatre César dont celui du Meilleur Film. Suivront Comme une image (2004), présenté en Compétition officielle au Festival de Cannes et récompensé du Prix du Meilleur Scénario, Parlez- moi de la pluie (2006), Au bout du conte (2013) et Place publique (2018). En 2022, elle a réalisé sept épisodes de la saison 2 de En thérapie pour Arte.

Présidente de la cinémathèque de Toulouse depuis décembre 2021.

Rebecca Zlotowski

La réalisatrice et scénariste Rebecca Zlotowski incarne le renouveau du cinéma français. Les jeunes femmes d’aujourd’hui ne sont toujours pas représentées dans toute leur complexité par les fictions de cinéma. Les films de Rebecca Zlotowski les aident dans leur représentation intime. Son œuvre leur tend un merveilleux miroir, offre un point de vue tout à fait contemporain et s’inscrit dans la réflexion que nous souhaitons mener, et particulièrement cette année, avec notre thématique, La Fabrique de l’Émancipation.

LUNDI 27 MARS

15h30 | Masterclasse [Entrée libre]
Ce rendez-vous est en partenariat avec Les Masterclasses de France Culture, une collection de grands entretiens de référence sur la création culturelle dans tous les domaines : littérature, cinéma, arts de la scène, arts plastiques, architecture. Masterclasse animée par Lucile Commeaux, productrice de l’émission Affaire Critique sur France Culture. La masterclasse sera enregistrée en public et diffusée à l’antenne et sur le site de France Culture dans la grille d’été.

17h30 | Intervention lors de la table ronde « Les lundis de l’INA » [Entrée libre]
Cette table ronde menée par Jackie Buet (directrice du festival) et Catherine Gonnard (Chargée de mission documentaire chez INA – Institut national de l’audiovisuel, Direction déléguée aux Collections) démarrera à 16h00.
Rebecca Zlotowski interviendra à 17h30, sur la partie intitulée : « le style, l’écriture cinématographique, l’origine & la source de l’inspiration »

18h30 | Carte blanche : Suburbia de Penelope Spheeris – Projection suivie d’une rencontre / discussion avec le public.

21h00 | Une fille facile de Rebecca Zlotowski – Projection précédée d’une présentation par la réalisatrice.

Une fille facile
Suburbia

Rebecca Zlotowski est une scénariste et réalisatrice française née en 1980 à Paris, diplômée de l’École Normale Supérieure et de la Fémis, agrégée de Lettres Modernes. Son premier long- métrage, Belle Épine (2010) est sélectionné à la Semaine de la Critique, à Cannes, et reçoit le prix Louis-Delluc du meilleur premier film, le prix du syndicat de la critique et vaut à son actrice principale, Léa Seydoux, le César du Meilleur espoir féminin en 2011. Elle retrouve Cannes et Léa Seydoux en 2013, avec Grand Central. Suivront Planétarium, avec Natalie Portman, présenté à la Mostra de Venise, Une fille Facile (2019), prix SACD à la quinzaine des réalisateurs à Cannes, et Les Enfants des Autres (2022) en compétition officielle à la Mostra de Venise. Sa mini-série porté par Roschdy Zem, Les Sauvages, adaptée du roman de Sabri Louatah et diffusée sur Canal Plus, obtient le Prix de la meilleure série au syndicat de la critique.

Photo © Tim P. Whitby Intermittent Getty Images Entertainment

Coline Serreau

Depuis 45 ans, Coline Serreau accompagne le Festival International de Films de Femmes autant que le festival l’accompagne. Ses films ont été montrés en et hors compétition, elle a été membre du Jury, invitée. Elle est une compagne, un repère et une boussole. Cinéaste aux trois César, également actrice, scénariste, metteure en scène de théâtre, d’opéra et cheffe de chœur, toujours à l’avant-garde des combats, ceux en faveur des femmes et de l’écologie, Coline Serreau est, pour notre plus grand bonheur, à nos côtés pour célébrer ce 45e anniversaire !

MARDI 28 MARS
13h | Rencontre avec Coline Serreau, La Belle Verte, en présence de la réalisatrice
17h | Table ronde « Éco-féminisme » [Entrée libre]
 Avec Coline Serreau, marraine des réalisatrices équitables du Québec, Nicole Giguère, réalisatrice (Prisons sans barreaux, chroniques de l’hypersensibilité environnementale) et le Réseau des Festivals de Films de Femmes.
21h | Carte blanche Agnès Jaoui : Pourquoi pas ?

La Belle Verte
Pourquoi pas !

Hommage à Musidora

Chaque année le Festival International de Films de Femmes met en lumière une figure marquante et (parfois) oubliée de l’histoire du cinéma de matrimoine. Vedette du cinéma français des années 1910, considérée comme la première « vamp » du 7ème art, Musidora fut de son vivant un mythe dont on oublie souvent le passionnant parcours de cinéaste. Déjà mise à l’honneur par le festival en 1987, lors d’un Hommage à Colette, puis en 1995, avec les Pionnières d’hier, le festival se penche à nouveau sur cette artiste totale, pionnière et grande figure féminine de l’histoire du cinéma.

MERCREDI 29 MARS
Rendez-vous autour d’une table ronde suivie de signatures de parutions récentes autour de Musidora et de deux projections, dont l’une « augmentée » d’une performance en live. En partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse.

17h00 | Table ronde Musidora qui êtes-vous ? [Entrée libre]
La modernité et l’engagement de Musidora dans sa vie et dans son œuvre, que ce soit devant ou derrière la caméra, sa représentation de la femme et son travail à la cinémathèque.
Intervenants :
– Francesca Bozzano | directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse.
– Emilie Cauquy | Responsable diffusion et valorisation des collections films de la Cinémathèque française. Patrick Cazals | Cinéaste, producteur, journaliste. Réalisateur du documentaire Musidora la dixième muse. Yvon Dupart | Ayant droit de Musidora Président des « Amis de Musidora »
– Hélène Fleckinger | Maîtresse de conférences à l’Université Paris 8.
– Françoise Flamant | Protagoniste du groupe MUSIDORA, à l’initiative du 1er Festival de films de femmes en 1974 intitulé MUSIDORA.
– Annie Pibarot | Maîtresse de conférences honoraire, biographe de Nicole Lise Bernheim
– Carole Aurouet, Marie-Claude Cherqui et Laurent Veray | Docteures et professeurs à l’Université Paris- III-Sorbonne Nouvelle, historien du cinéma, et responsables d’un colloque et d’une publication sur Musidora : Musidora qui êtes-vous ? (Éditions Gremese, septembre 2022)

18h30 | La Tierra de los toros , documentaire-fiction de Musidora
Cette séance sera l’occasion de repenser un cinéma « animé » qualifié aussi « d’augmenté » lors d’une projection avec des interventions en salle et en live, par le collectif féminin Las Musidoras, composé de Marien Gomez, Élodie Tamayo et Émilie Cauquy de la Cinémathèque française.

21h00 | Pour Don Carlos, unique long-métrage de fiction de Musidora, co-réalisé avec Jacques Lasseyne
En présence de Francesca Bozzano et de nos invités.

 

Pour Don Carlos
La Tierra de los…
Musidora, la dixième muse

La Tierra de los toros est une sorte de “documenteur athlétique”, filmé en Andalousie entre 1922 et 1924, initialement divisé en cinq parties : La vida de un ganadero, La víspera de una corrida, El rejoneador, La fea, Metamorfosis, Épilogue. Dernier projet de la Société des films Musidora (après la production et la coréalisation de deux longs métrages et un court métrage en Espagne), il s’agit d’une performance sur l’écran et sur scène, plutôt sur le mode comique et en abîme. Auto-fiction et auto-ironie. Jouant avec son image, Musidora règle ses comptes, avec le cinéma, la presse, le star-system, mais aussi le public. Avec humour, grand naturel et sincérité, sans amertume aucune.

À l’invitation du festival Il Cinema Ritrovato à Bologne et Mariann Lewinski, nous avons conçu une proposition d’une séance du film ponctuée de quatre interruptions, sur le modèle du spectacle conçu par Musidora entre 1922 et 1924 : le retard, las palmas, la cartomancienne-épilogue, adios. Aujourd’hui, à la faveur du festival de films de femmes de Créteil et à l’invitation de Jackie Buet, nous proposons une nouvelle version de la séance, avec un collectif féminin, composé de Emilie Cauquy, Marien Gomez et Elodie Tamayo, ainsi que la participation exceptionnelle de Veronica Vallecillo.

Si aucune source directe ne subsiste (pas d’enregistrement, pas de découpage précis du spectacle, improvisé en fonction des lieux), nous savons que les interventions “en chair et en os” de Musidora et Antonio Cañero, d’après le scénario original, sont indiquées sur la copie du film par les apparitions du régisseur. Nous avons donc respecté ces points de repère. Librement inspirées. Notre ambition est de recréer une ambiance, de retracer un amour fou géographique (Andalousie, Séville, Cordoue), et de fantasmer la présence d’une Musi fantasque, libre, cinéaste et amoureuse. Le caractère fantomatique est tout à fait assumé. Il n’est pas question d’interpréter Musidora mais plutôt de la faire apparaître par divers moyens, avec toute la précision et la maladresse d’archivistes-chercheuses s’inventant saltimbanques. Cette fantasmagorie est réalisée d’après des documents intimes (lettres), archivistiques (scénario original, notes d’intention), officiels (publications, articles de presse, enregistrements radiophoniques) ou totalement inventés (cartes à jouer, vues d’Espagne viewmaster, ponctuation ponctuations de zapateos, jaleos ou palmas de flamenco, dentelles, éventails, mantilles et polyphon). Des mots, des sons, des projections qui font battre le coeur.

« Me voici dans La Tierra de los toros dont je termine le montage plus compliqué qu’un jeu chinois dit casse-tête. J’espère en sortir vainqueur. La mise en scène est des plus ardues et des plus périlleuses. Les nouvelles vedettes (de superbes taureaux) qui jouent dans mon film, réunissent les conditions du mouvement et des gestes. J’ai moi-même “toré” (sic) et je suis d’une fierté indescriptible car on ne pourra pas me dire que je me suis fait remplacer dans les scènes où notre sexe peut commencer à dire : non. Ce qui pourra, dans l’avenir, nous assurer peut-être un droit de vote. Sait-on jamais ? » (Musidora, Cinémagazine, numéro 15, 11 avril 1924.)

Las Musidoras sont
Elodie Tamayo
Marien Gomez
Emilie Cauquy

Accompagnées de :
Satsuki Hoshino (piano) : satsukihoshino.com
Veronica Vallecillo (flamenco) veronicavallecillo.com

La Fabrique de l'émancipation

L’émancipation des femmes dans l’histoire et la création, tel est l’enjeu de notre festival depuis 45ans qui aux côtés des réalisatrices, actrices et toutes les femmes artistes tente de renverser la hiérarchie des images pour une vraie reconnaissance de leurs identités.
Ghaiss Jasser (Présidente) et Jackie Buet (directrice) sont fières de réunir trois grandes personnalités pour aborder les chemins de la révolte et de l’indépendance.
Ce colloque reviendra sur les étapes de l’émancipation des femmes et de leurs combats pour leurs droits qui se reflètent à travers toutes leurs créativités et particulièrement dans le domaine cinématographique.
Des paroles comme celles de nos trois invitées, entourées des réalisatrices de nos programmes nous sont indispensables. 

Avec :
Michelle Perrot, historienne et écrivaine, pionnière de l’histoire des femmes.
Geneviève Sellier, pionnière des études de genre en France, historienne du cinéma et qui promeut la critique féministe
Karine Saporta, chorégraphe et photographe, spécialiste de la danse contemporaine

 

Le corps des femmes : l’injonction d’insignifiance

Des pages importantes de l’histoire de la fabrique de l’émancipation des femmes se sont écrites autour des questions liées au corps. Et bien par-delà les enjeux, incontestablement structurants, contenus dans les chapitres concernés par la sexualité ou la contraception…
Le mouvement de libération des femmes va, depuis fort longtemps à travers le monde, progressant ici ou régressant là en lien avec des dimensions de la vie physique.

Ce qui apparait avec une grande évidence, c’est le fait que le corps des femmes ait été de tous temps le théâtre d’interdits et de confinements divers.  L’effet symbolique d’une inexplicable castration originelle se perpétuant à travers l’Histoire, produit et reproduit comme à l’infini sous des formes variées une double confiscation. Celle d’un libre accès : à la jouissance d’une part et à l’expression par le corps de l’autre.
Je m’intéresserai ici plus particulièrement au second aspect de la confiscation.

Longtemps considérées voire traitées comme des prostituées, et ce dans toutes les cultures ayant développé un art de la danse savant : les femmes pour avoir fait le choix de s’exprimer à travers leur corps ont eu à subir des traitements portant atteinte à leur dignité, voire à leur intégrité physique.
L’on peut s’étonner que la question se pose, aujourd’hui encore en 2023.

Le fait qu’elle se pose effectivement à nouveau mérite que l’on s’y arrête.

Karine Saporta

Faire l’histoire des femmes : lutter contre l’oubli

Longtemps les femmes ont été les oubliées d’un récit historique centré sur les faits publics ( guerres, règnes, évènements politiques.. ) et écrite majoritairement par des hommes. Reines, saintes, courtisanes étaient les seules femmes « illustres » dont on parlait. Au théâtre de la mémoire, les femmes étaient ombres légères.


Plusieurs facteurs ont changé les choses : d’une part, la modification du regard historique plus attentif au privé, à la sexualité, au quotidien, aux représentations. D’autre part et surtout le désir des femmes elles-mêmes qui, dans la foulée du Mouvement de libération des femmes des années 1970, ont pris une vive conscience de leur sujétion et de leur absence. Les historiennes ont joué à cet égard un rôle décisif en créant des enseignements ( 1973 : premier cours à Jussieu/Université Paris 7, intitulé « Les femmes ont-elles une histoire ? ») et des recherches, initiant un champ aujourd’hui en plein essor.

On rappellera les étapes de cet avènement, qui s’inscrit dans un mouvement beaucoup plus vaste de découverte des femmes par elles-mêmes, son ambition ( rendre les femmes visibles et changer les perspectives historiennes en posant la question de la différence des sexes), les difficultés rencontrées ( quête des traces, dissymétrie des sources, résistances académiques), les problématiques développées, de la visibilité à la « domination masculine » et au genre. On s’interrogera sur les résultats et les effets, les succès et les limites de cet effort de connaissance inachevé, fragile et nécessaire dans un « devenir femme » toujours en perspective.

Michelle Perrot

Signature à l’issue du colloque

Le cinéma et ses publics : un champ de bataille de l’émancipation des femmes

Le cinéma de fiction a été inventé par une femme, Alice Guy, qui, malgré une carrière brillante en France puis aux Etats-Unis, a été dépossédée de son œuvre de son vivant, puis par l’historiographie qui l’a littéralement effacée jusqu’à ce qu’elle soit redécouverte par des féministes principalement américaines.

Le destin d’Alice Guy symbolise la place des femmes dans le cinéma, un territoire où elles sont spontanément à l’aise, pour raconter des histoires ou pour documenter le monde qui les entoure, mais d’où elles sont exclues dès que la production des films devient économiquement profitable. Une bataille constamment recommencée pour imposer un autre regard que celui du patriarcat capitaliste sur les femmes et sur le monde.

Dans cette bataille, on trouve des femmes derrière la caméra mais aussi dans l’écriture des scénarios, et pas seulement les petites mains de la monteuse, de la scripte, de la costumière, de la maquilleuse… On trouve les actrices, à la fois les plus visibles et les plus dominées, assignées au statut d’objet du regard masculin, quand elles ne sont pas réduites à subir les agressions sexuelles des hommes qui ont le pouvoir dans ce milieu. #MeToo est l’expression de leur révolte contre cette domination.

On trouve aussi des spectatrices, souvent dénigrées à travers l’expression dévalorisante de « midinettes », qui ont joué un rôle prescripteur dès les années 1910. C’est grâce à elles que Hollywood a mise en avant à partir des années 1930 des stars féminines incarnant des femmes et des mères dans une lutte souvent tragique contre le patriarcat et le machisme.

Le mouvement féministe des années 60 et 70 a permis dans les pays occidentaux l’émergence d’une première génération de femmes cinéastes, qui s’est renouvelée contre vents et marées, la bataille ayant pris un tour décisif depuis #MeToo.

Des manifestations comme le Festival International de Films de Femmes accompagnent ce mouvement depuis plus de 40 ans, consolidé également par des réflexions théoriques qui s’expriment dans des revues et des sites dédiés.

Geneviève Sellier

Signature à l’issue du colloque

Annie Ernaux

Le 6 octobre 2023, l’Académie suédoise a décerné le Prix Nobel de littérature à Annie Ernaux, « pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». Annie Ernaux est la première écrivaine française à recevoir cet honneur.

SOIRÉE ANNIE ERNAUX
Maison des Arts de Créteil – Jeudi 30 mars à 19h
Les Mots comme des pierres, Annie Ernaux écrivain
En présence de l’écrivaine, Prix Nobel de littérature 2022 et de la réalisatrice Michelle Porte

À LA LUCARNE
L’évènement, d’Audrey Diwan, d’après « L’Événement » d’Annie Ernaux
Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot

Les années super 8
Les Mots comme des…
L’Événement

45 ans dans le rétro

Depuis 45 ans, le Festival International de Films de Femmes de Créteil montre la révolution féminine en 24 images par seconde. Lieu de rencontres professionnelles, de réflexion, d’élaboration et de production de projets, témoin de débats historiques, attentif aux engagements artistiques, politiques et sociaux des femmes sur tous les continents, le Festival est un laboratoire d’idées.

Pour cette édition anniversaire, le Festival souhaitait partager avec le public son parcours historique en valorisant ses fonds d’archives, et propose une section qui reflète l’identité même du Festival, un florilège de 45 films puisés dans son matrimoine, choisis par l’équipe de programmation et par le public via un formulaire participatif : 45 ans / 45 films.

Toutes les éditions Répertoire

Le public a choisi via un formulaire participatif de montrer ce drame fascinant réalisé par l’une des meilleures réalisatrices du Canada. Gagnant de deux prix Génie et du prix du Meilleur long métrage canadien du Festival international du film de Toronto, ce film intimiste et chargé d’émotions est tout simplement envoutant.

La Femme de l’hôtel (A Woman in Transit) de Léa Pool, film canadien de 1993.

« Un public au coeur battant

Notre histoire avec Léa Pool commence en ’79-’80, quand on a découvert son premier film Strass Café qui a déclenché un phénomène de groupies. Le public a tout de suite élu Léa comme la réalisatrice du Festival. Elle devenait emblématique de ce qu’on cherchait comme trace dans un cinéma nouveau. Strass Café, dans le dossier de presse de l’époque, elle le définissait comme « un lieu qui m’habite plutôt qu’un réel lieu ». Elle disait « Ni Québec, ni Suisse. C’est plutôt un lieu imaginaire ».

La Femme de l’Hôtel sera donc le moment de retrouver celles et ceux qui au fil des années ont constitué ce merveilleux public du festival dont Virginie Despentes fait l’éloge dans son dernier ouvrage : « ce public féminin enthousiaste, généreux, bien mieux renseigné sur mon parcours que la plupart des critiques et en mesure d’élaborer sur mon travail des théories éblouissantes et tout à fait inédites. »

Bienvenue au public du 45 ème festival et merci pour son soutien indéfectible. »

Ghaiss Jasser, Présidente et Jackie Buet Directrice.

La Femme de l’hôtel | Prix du Public FIFF 1985
Anne Trister | Prix du Public FIFF 1986
À nos 20 ans | Prix du Public FIFF 1998

La réalisatrice américaine Lizzie Borden, née en 1958 à Detroit, dresse, dans son premier long métrage Regrouping, le portrait expérimental d’un collectif d’entraide lesbien au bord de la fracture. Mais on la connaît surtout pour Born in Flames, son film culte de science-fiction féministe qui continue, encore et toujours, d’inspirer par sa politique radicale et sans compromis. A sa suite, elle réalise Working Girls, fiction documentaire en immersion dans une journée de la vie de travailleuses du sexe de la 24e rue à New York.

Lizzie Borden sera présente au festival.

Ses trois films, Regrouping (numérisé en 2022 et donc enfin visible) Born in flames (restauré en 2016) et Working Girls (restauré en 2021) sont présentés ensemble, formant ce qu’il faut désormais appeler « la trilogie des féminismes new-yorkais », une plongée passionnante dans les années 80.

A lire : Entretien – Lizzie Borden, films de flammes, publié le 13 décembre 2022 par Daniella Shreir dans Les Cahiers du Cinéma

Born in Flames
Regrouping
Working Girls

Cinéaste voyageuse et polyglotte qui vit en France, Margarethe von Trotta est née à Berlin en 1942. A vingt ans, elle découvre le cinéma d’auteur à Paris, puis commence une carrière de comédienne au cœur du nouveau cinéma allemand. Actrice fétiche de Rainer Werner Fassbinder, elle collabore à plusieurs reprises avec Volker Schlöndorff, qui deviendra son mari, comme comédienne, puis scénariste (Le Coup de grâce, 1976). En 1975, elle cosigne avec lui L’Honneur perdu de Katharina Blum, avant de trouver la confiance d’un producteur qui lui permette de passer seule derrière la caméra. En 1981, Les années de plomb remporte le Lion d’or à Venise, faisant d’elle la première femme cinéaste à remporter ce prix. En 1986, Barbara Sukowa reçoit le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour son interprétation de Rosa Luxemburg. Figure majeure du cinéma allemand contemporain, Margarethe von Trotta n’a cessé d’éveiller nos consciences par ses films. Son cinéma est celui d’une exploratrice de la conscience allemande, d’une observatrice sans concession ; les questions politiques liées à l’Histoire et les portraits de femmes fortes, non conformistes, sont une constante dans son œuvre.

Margarethe von Trotta sera présente au festival (sous réserve).

Avec elle, le FIFF a parcouru un long chemin, et il nous a semblé évident de profiter de la restauration récente de quatre de ses films par Splendor films pour lui rendre hommage à l’occasion de cette édition anniversaire, avec trois films qui seront projetés au Cinéma La Lucarne.

Rosa Luxemburg
Le Second Éveil de…
Les Années de plomb

Durant tout le mois d’avril, retrouvez une sélection de longs-métrages accessibles sur notre plateforme partenaire FESTIVAL SCOPE. Cette programmation célèbre les 45 ans du Festival. Elle joue les prolongations pour le plaisir de partager avec vous les films les plus emblématiques de notre histoire.

Rendez-vous sur Festivalscope!

Les Fruits du paradis
La Fiancée du pirate
Musidora, la dixième muse
Les Bureaux de Dieu
La Ciénaga
Mon XXe siècle
Thème je
L’ombre de Staline
Outrage
Dans un Océan d’images

Elles font genre

Pour la deuxième année consécutive, le FIFF met en avant des cinéastes et des films qui s’aventurent dans les grands espaces de l’imaginaire du cinéma de genre. Après un programme qui remontait aux origines du cinéma, d’Alice Guy à Kathryn Bigelow en passant par une intégrale des films de Lucile Hadžihalilović en sa présence, le FIFF se tourne cette année vers des réalisatrices émergentes qui renouvellent notre regard en 5 séances événementielles.

Les formes du fantastique se déploient, du plus symbolique au plus corporel, dans ce programme où il sera question d’esprits qui hantent les lieux et les souvenirs de la cinéaste Miryam Charles, de revenants à Dakar (Atlantique), de corps traumatisés par une mère excessive (Ego) ou par une grossesse compliquée (Huesera).

  • Rétrospective Miryam Charles
  • Ego, d’Hanna Bergholm  | La projection du film sera suivie d’un « Game Concert » crée par Isabelle Moricheau, c’est-à-dire une séance de gaming en salle de cinéma, avec un accompagnement musical live.
  • Atlantique, de Mati Diop | Carte blanche à Margaux Lorier, productrice et membre du jury fiction 2023
  • Huesera, de Michelle Garza Cervera | Carte blanche à Shadowz, la 1ère plateforme de screaming dédiée au cinéma de genre et aux films d’épouvantes ; film présenté par Demoiselle d’Horreur
  • Carte blanche au Smells Like Teen Spirit Festival
Vers les colonies
Egō
Knives and Skin
Vole, vole tristesse
Chanson pour le Nouveau-Monde
Second Generation
Une forteresse
Atlantique
Drei Atlas
Cette maison

Canadienne d’origine haïtienne, Miryam Charles est réalisatrice, productrice et chef opératrice. Ses six courts métrages et son premier long forment une œuvre cohérente et puissante sur les questions du deuil, de la mémoire et des origines. Ensemble, ils forment un chant, un gospel, habité par des âmes en peine. Filmés en pellicule, mêlant les langues haïtienne, anglaise et française, le documentaire, l’expérimental et le fictionnel, son cinéma protéiforme évoque une plongée dans ses souvenirs. Son long métrage Cette maison fait partie du TIFF Top 10 en 2022.

Samedi 25 mars | 18h30 – Le FIFF se réjouit d’accueillir la première rétrospective de Miryam Charles en France, d’échanger avec elle et de faire découvrir au public français la grande singularité de cette langue cinématographique qu’elle invente spontanément.

Second Generation
Drei Atlas
Une forteresse
Cette maison
Chanson pour le Nouveau-Monde
Vers les colonies
Vole, vole tristesse

Graine de cinéphages

Fifi
About Kim Sohee
Lettre à l’enfant que…
My Love Affair With…

Évènements

Mardi 28 mars | 20h30

Noémie dit oui de Geneviève Albert, en sa présence.

Après un documentaire et des courts métrages, la réalisatrice Geneviève Albert suit, dans ce premier long métrage de fiction, la trajectoire d’une héroïne âgée de 15 ans, qui fuit son centre jeunesse avant de tomber dans l’engrenage de la prostitution. La cinéaste s’empare avec brio du sujet tabou et très actuel de la prostitution juvénile.

Riche de 45 ans d’archives, le Festival œuvre pour mettre en avant et à disposition de son public tous ses contenus qui constituent son Histoire : un matériel aussi bien audiovisuel que physique, et la mise en ligne d’un immense répertoire, pour permettre de faire collectivement mémoire. L’INA, partenaire historique du Festival pour la conservation de ses archives, installe le lundi de l’Ina hors les murs, à la Maison des Arts. Archives & tables rondes de professionnelles, invitées du Festival alterneront pour un panorama de moments forts et emblématiques du festival.

Lundi 27 mars | 16h00 – Les lundis de l’INA [Entrée libre]

Table ronde menée par Jackie Buet (directrice du FIFF) et Catherine Gonnard (chargée de mission documentaireà l’INA – Institut national de l’audiovisuel, Direction déléguée aux Collections). Archives du Festival (leçons de cinéma & photos) et archives INA (fonds audiovisuels) alterneront avec des plateaux autour de l’histoire du Festival. Invitée d’honneur de cette édition, la cinéaste et scénariste Rebecca Zlotowski interviendra sur la partie intitulée : « le style, l’écriture cinématographique, l’origine & la source de l’inspiration ».

Plus d’informations

Mercredi 29 mars | 20h30

Des femmes face aux missiles de Sonia Gonzalez France | documentaire | 2021 | 58’

Passionnée par les questions féministes et les cultures alternatives, Sonia Gonzalez a réalisé un documentaire consacré au mouvement punk féministe riot grrrl, Riot Grrrl : Quand les filles ont pris le pouvoir (ARTE). Elle a également réalisé une web-série pour sur la place des filles dans les jeux vidéo, Les filles aux Manettes (Arte Creative), et le court métrage Desperately Seeking Stagg Girls. Des femmes face aux missiles raconte l’histoire de la formidable mobilisation des Greenham Women, histoire inédite de la première occupation pacifiste menée exclusivement par des femmes en Grande-Bretagne. Il a reçu le prix Spécial Histoire au Festival de Luchon 2023, et le Grand Prix Terre(s) d’Histoire au FIGRA 2022.

Séance « Femmes Vie Liberté » « زن زندگی آزادی »‎ : projection de 5 courts métrages réalisés en 2022, qui abordent des aspects quotidiens de la répression en Iran. En présence de Mania Akbari (réalisatrice), Asal Bagheri (docteure en sémiologie linguistique, spécialiste du cinéma iranien), Jamileh Nedal (actrice et réalisatrice) Mina Saidi Shahrouz (cinéaste et anthropologue), Sahar Salashoor (réalisatrice).

Le vendredi 31 mars à 16h30

Projection du film EGŌ de Hanna Bergholm, sera suivie d’un « Game Concert » crée par Isabelle Moricheau : une séance de gaming en salle de cinéma, avec un accompagnement musical live.

Le samedi 25 mars à 16h00

Lors de la soirée de remise des prix, le vendredi 31 mars, à la suite de l’annonce du Palmarès 2023, le Festival de Films de Femmes s’associe à l’Agence du court métrage qui fête cette année ses 40 ans, en proposant une séance composée de courts métrages de réalisatrices choisis en commun parmi les catalogues du FIFF et de l’Agence, avec, toujours comme fil rouge, la thématique La Fabrique de l’Émancipation.

 

La Pelote de laine
Schéhérazade
Atlantiques
Zohra à la plage
C’est gratuit pour les…
Tram

Un programme animé par un désir de partage et d’inclusivité qui s’articulera autour du public sourd et malentendant lors d’ateliers, débats, séances et café signes ouverts à l’ensemble des publics.

Les soirées signées en LSF : ouverture le vendredi 24 mars à 20h30 & clôture le vendredi 31 mars à 19h30
Ateliers d’initiation à la Langue des Signes Française ouverts à tou·te·s en entrée libre le mercredi 29 mars de 13h à 15h et le vendredi 31 mars de 13h à 15h en partenariat avec le centre socioculturel Madeleine Rebérioux de Créteil
Rencontre ouverte à tou·te·s en entrée libre avec des professionnel·le·s du secteur cinématographique qui échangeront avec les associations S.M.E. le vendredi 31 mars à 13h30

Projections de deux films : le FIFF propose aux publics entendants et malentendants l’opportunité de regarder ensemble un film indépendant bénéficiant d’un sous-titrage SME :
* BRENDAN ET LE SECRET DE KELLS de Tomm Moore & Nora Twomey le dimanche 26 mars à 15h (jeune public)
* TAKE CARE OF MY CAT 고양이를 부탁해 de Jae-eun Jeong 정재은 le vendredi 31 mars à 15h (à partir de 12 ans)
Un café signes à l’issue de la séance de TAKE CARE OF MY CAT le vendredi 31 mars à 17h ouvert à tou·te·s en entrée libre.

Des interprètes LSF seront présents afin de faciliter les interactions.

Brendan et le Secret…
Take Care of My…

À la Lucarne

La Lucarne poursuit son compagnonnage avec la jeunesse à travers sa section thématique dédiée à l’adolescence. L’éveil à l’amour, la découverte des déchirements et des conflits, l’exploration de l’imaginaire, autant d’éclats de regards à partager avec des spectateurs adultes ou adolescents. Les films choisis ont en commun une remarquable interprétation de ses jeunes acteurs comme de ses comédiens expérimentés, et une intrication de l’action avec un environnement particulier qui donne de la profondeur aux films. Ainsi, l’Ukraine urbaine, le Canada des grands espaces naturels, le nord et le sud de la France ainsi que la banlieue parisienne, offrent des décors qui deviennent des ressorts de l’intrigue.

Falcon Lake
Jeunesse en sursis
Gagarine
Les Pires
Libre Garance !
She Said
Alis
Le Corps des femmes
Immersions
Les Années de plomb
À mon âge je…
Sois belle et tais-toi
Rosa Luxemburg
Ma vie sans moi
Les années super 8
The Bookshop
L’Événement
Le Second Éveil de…